Vif succès du boycott d’un jour
22 juin 2007
Lappel au boycott dun jour du Journal de Québec lancé par les
travailleurs lockoutés a été couronné dun vif succès.
«Cest au-delà de ce quon
espérait», a déclaré le porte-parole des trois syndicats,
Denis Bolduc, qui tient à remercier chaleureusement tous les gens
qui, hier, ont démontré, par leur geste, quils refusent que
Quebecor transforme le Journal de
Québec en coquille vide au profit de Montréal, Mirabel,
Toronto ou Kanata, en banlieue dOttawa.
Pour Denis Bolduc, lopération dhier se veut
un coup de semonce qui, espère-t-il, convaincra Quebecor de revenir
à la table de négociations. «Sil
le faut, nous devrons analyser la possibilité de faire une autre
action encore plus importante», a-t-il dit.
Lopération dhier a fait la preuve que le MédiaMatinQuébec est un moyen de
pression efficace qui permet aux travailleurs en conflit de faire
connaître leurs préoccupations. Dès sx heures, hier, les stations
de radio de la capitale parlaient des raisons pour lesquelles un
appel au boycott dun jour a été lancé.
Linitiative des lockoutés a fait les bulletins de nouvelles à la
radio et à la télévision et des échos se sont rendus jusquà
Montréal, où se trouve le siège social de Quebecor.
Les 45,000 exemplaires du MédiaMatinQuébec ont trouvé preneurs
dans le temps de le dire. Les commentaires positifs et les mots
dencouragement des lecteurs étaient nombreux.
Une femme sest notamment approchée dun camelot gréviste, un
exemplaire du Journal de
Québec à la main, pour lui dire: «Ce matin, je suis venue spécialement pour
prendre un MédiaMatinQuébec. Je mexcuse, javais pris un Journal de
Québec», a-t-elle dit, juste avant de léchanger pour un
exemplaire du quotidien des lockoutés.
Des propriétaires de dépanneurs ont demandé des exemplaires du
MédiaMatinQuébec pour les
offrir à leur clientèle, en remplacement du Journal de Québec. Un client de ce
journal a promis dannuler son abonnement et de remettre son chèque
de remboursement aux lockoutés.
Lappel au boycott des syndicats est la réponse à lentêtement de
la partie patronale qui refuse de retourner à la table de
négociations. Le 4 juin, au ministère du Travail, les syndicats ont
présenté au conciliateur une proposition quils jugent susceptible
de relancer les pourparlers. Mais les négociateurs de Quebecor ont
choisi de rester dans leur coin, comme ils le font depuis avril.
Lemployeur maintient lensemble de ses demandes déposées il y a
plus de six mois, tandis que les trois syndicats en conflit ont
réduit leurs demandes à un niveau que le négociateur patronal a
qualifié lui-même de «presque statu quo» de la convention
collective actuelle.
Pause santé de solidarité
À Montréal, les membres du Syndicat des travailleurs de
linformation du Journal de
Montréal (STIJM) ont unanimement choisi, hier, en assemblée
g nérale, de soutenir concrètement les 252 lockoutés du
Journal de Québec. Les
membres du syndicat ont sans hésitation suivi la recommandation de
leur exécutif syndical de prendre une pause santé de 15 minutes, en
milieu daprès-midi, en signe de solidarité. Lentreprise préparait
de longue date le lock-out décrété le 22 avril.