Vieux mais pas coûteux
13 septembre 2007
Les baby-boomers ont le dos large. Depuis des
années, d’aucuns leur impute la responsabilité de plusieurs maux
sociaux. Par la place quils occupent dans les lieux de pouvoir et
le marché du travail, ils ont souvent provoqué l’ire et l’envie des
générations qui les ont suivi. Plus récemment, ils ont été un
épouvantail commode pour les fossoyeurs de notre système de santé
public. Les chantres de la privatisation annoncent régulièrement
leur arrivée massive à la retraite comme un poids insoutenable pour
le réseau de la santé. Le vieillissement de la population ferait
grimper les coûts associés à la santé à un point tel que l’État se
verrait dans l’obligation de diminuer les services, imposer des
frais supplémentaires ou, faire appel au secteur privé…
Une
étude du Centre canadien de politiques alternatives (disponible
en anglais seulement) vient remettre les choses en perspective et
nuancer ce discours alarmiste. Selon léconomiste Marc Lee, la
hausse des coûts en santé associée au vieillissement de la
population représente moins de 1% par année. Si on ajoute dans la
balance la croissance démographique et linflation, laugmentation
devrait se limiter à environ 4,4% par année, une hausse tout à fait
tolérable dans un contexte de croissance économique. En fait, si
les taux de croissance se maintiennent dans les prochaines
décennies, la part des coûts en santé dans le Produit national brut
(PNB) devrait décroître au cours des 50 prochaines années.
Pour Marc Lee, nos gouvernements, en poursuivant leurs
investissements dans le réseau public de la santé, seront en mesure
de maintenir loffre de service et même de laugmenter modestement,
et ce, sans nuire aux autres responsabilités de lÉtat. Finalement,
ce sont les coûts associés aux nouvelles technologies qui seront
davantage déterminants pour les budgets de la santé. Et
léconomiste souligne que les décisions associées à ces achats
seront pris avec plus defficacité à lintérieur dun système
public.