Victoire des chauffeurs d’autobus contre la STS
23 novembre 2007
Dans une décision sans équivoque, la
Commission des relations du travail (CRT) a annulé les sanctions
imposées aux quatre dirigeants du syndicat des chauffeurs dautobus
de Sherbrooke (SCFP 3434) suite à des activités syndicales. À lété
2006, le président du syndicat et les trois autres membres du
comité exécutif avaient reçu quatre semaines de suspension chacun.
La Société de transport de Sherbrooke (STS) leur reprochait davoir
manqué à leur devoir de loyauté envers lemployeur. La CRT vient de
donner raison aux militants syndicaux et considère que le geste de
lemployeur revenait à punir le syndicat ou tenter de le briser par
des mesures disciplinaires.
La source de toute cette histoire? La STS navait pas du tout
apprécié que, le 16 juin 2006, le syndicat distribue un dépliant
dénonçant le nouveau plan de transport de la Ville. Ce document,
préparé avec laide du Service des communications et du Service
juridique du SCFP, avait été glissé dans le Publi-Sac de fin de
semaine.
On y relevait les pertes quant à la qualité du
service offert, soulignait que les chauffeurs ny étaient pour rien
et invitait les usagers à adresser leurs plaintes à la Société de
transport. Lemployeur avait également été vexé par certains mémos
affichés sur le babillard syndical et jugés irrespectueux. Ces deux
éléments constituaient lessentiel de la preuve présentée devant la
CRT par la partie patronale.
Une preuve qui na manifestement pas convaincu le commissaire qui
déclare : «la Commission ne peut
pas en venir à une autre conclusion que ce que la STS reproche à
toute fin utile au plaignants cest davoir mal rempli leur rôle
dofficier du syndicat, de ne pas sêtre posés comme censeurs. En
fait, cest au syndicat que la STS sen prend indirectement en
sanctionnant les plaignants». Cette interprétation réjouit
et rassure lex-président du syndicat, Ghislain Leroux.
«Cest une belle victoire pour la
liberté syndicale et la liberté dexpression. Nous pouvons
critiquer notre employeur et ses décisions. Nous ne devons pas nous
attaquer aux personnes, on le sait bien, mais on a le droit de dire
que les usagers vont être perdants dans certaines circonstances,
que des décisions sont mal fondées ou que nous sommes déçus de
lattitude de la direction. Cest une bonne chose que toutes les
parties puissent sexprimer sur la place publique», a-t-il
déclaré.