Me Julius Grey défendra le maintien d’une salle de nouvelles indépendante
18 février 2005
Au terme d’un examen approfondi et d’une vaste
consultation, le syndicat des employés de CKAC (SCFP 2829) a
annoncé hier, lors d’un point de presse, qu’il porte en appel la
décision rendue par le Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes (CRTC) le 21 janvier dernier. Réunis
en assemblée générale, les employés de la première radio
francophone privée au monde ont voté, dans une forte proportion, en
faveur de ce recours exceptionnel auprès du Cabinet fédéral.
Le syndicat est particulièrement heureux d’annoncer que Me Julius
Grey, juriste chevronné dont la réputation n’est plus à faire, a
accepté de s’associer aux artisans de CKAC pour défendre leur cause
devant le gouvernement canadien. L’exécutif syndical a également
mandaté la firme d’experts comptables Demers & Beaulne pour
réaliser une analyse indépendante sur les pertes financières de
CKAC et des autres stations du réseau Radiomédia. Dans ce cadre,
les dirigeants locaux soulignent que le SCFP poursuit son appui
financier à ces démarches pour sauvegarder la voix unique de CKAC.
Par cet appel, le syndicat entend demander au
gouvernement fédéral de réviser entièrement la décision du CRTC, en
tenant compte des graves préoccupations soulevées en matière de
diversité des sources d’information. Dans un contexte de
concentration accrue des médias et du tarissement accéléré des
sources d’information, la fermeture de la salle des nouvelles de
CKAC constituerait une perte irremplaçable pour les auditeurs
montréalais et québécois.
Pour les employés, l’abandon par le CRTC des conditions de licence
actuellement imposées au chapitre de la production indépendante
concernant les heures de nouvelles locales, nationales et
internationales est inquiétante et inacceptable. Dans sa décision,
le CRTC reconnaît l’importance du maintien d’une source
indépendante et originale d’information à la radio privée, mais
paradoxalement, ne met aucun mécanisme en place pour en garantir la
continuité.
Depuis le 21 janvier dernier, des voix s’élèvent de partout au
Québec pour dénoncer ce manquement lourd de conséquences et
s’ajoutent aux quelque 6500 interventions faites auprès du CRTC
l’an dernier, contre le plan d’affaires de Corus. D’ici la date
butoir du 7 mars, Me Grey déposera auprès du gouverneur en conseil
un mémoire étoffé développant tous les arguments du syndicat à
l’appui de sa demande de révision de la décision du CRTC.