«Une véritable politique énergétique et ça presse!»
7 mars 2006
La Fédération des travailleurs et des
travailleuses du Québec (FTQ) ne pousse pas les hauts cris devant
la hausse annoncée de 5,3% des tarifs délectricité, surtout si on
la met en perspective avec les cinq années de gel des tarifs quon
a connues.
«Nous avions déjà mis en garde le gouvernement de lépoque, en
commission parlementaire, contre une telle décision (le gel) qui
semblait davantage procéder de calculs politiques que dune
véritable prise en compte de la réalité énergétique du Québec et de
ses besoins de développement», a rappelé le président de la
FTQ, Henri Massé.
«Par ailleurs, laisser planer des hausses possibles avoisinant
les 10 % lan prochain, cest se tirer dans le pied du point de vue
du développement économique, cest irresponsable tant au niveau des
distorsions économiques prévisibles quà celui de la perte par le
Québec davantages concurrentiels sur les économies voisines»,
a déclaré le président de la FTQ.
Il y a des limites à léconomie
dénergie!
«Et surtout, nous ne souscrivons absolument pas à
largumentation voulant que cette hausse, ou dautres plus
importantes quon laisse planer pour les prochaines années,
entraîne presque automatiquement un mouvement général déconomies
dénergie. Cest faux.
«Lexpérience californienne, où les tarifs sont le triple des
nôtres, devrait dailleurs nous inspirer pour réfuter de telles
sornettes. Malgré des hausses vertigineuses et brutales des tarifs
dans cet État de la Côte ouest, aucun effet ne sest fait sentir
sur les économies dénergie ou sur un ralentissement de la
demande», a fait encore valoir le président de la FTQ.
«Nous lavons déjà dit avec force à loccasion de la proposition
avortée de hausses modulées, en janvier 2004, les familles démunies
nont pas les moyens de se payer des thermopompes, des systèmes de
biénergie, des maisons super performantes au plan énergétique et
vivent souvent dans des logements peu ou pas isolés.
«Quant au réflexe déconomiser lénergie, de fermer les lumières
inutiles, de baisser le chauffage à un seuil acceptable, dadopter
des façons de faire responsables sur les plans environnemental et
énergétique, il est passablement implanté chez nous.
«Il reste beaucoup à faire en terme de sensibilisation, mais nous
ne sommes certainement plus les gaspilleurs dénergie que nous
étions depuis les années daprès-guerre», a repris Henri Massé.
Une vraie politique énergétique, ça presse!
«Il faut cesser daborder cette question des hausses à la pièce,
sans quelle sinscrive dans une perspective plus globale des
besoins et des moyens, tant résidentiels que des PME ou de la
grande industrie», a ajouté le président de la FTQ.
«Nous lavons répété à satiété ces dernières années et nous
allons continuer à marteler sur le clou dune nécessaire politique
énergétique qui tienne compte des ressources et des besoins
individuels, commerciaux, du développement économique et social.
«Pour les plus démunis, le gouvernement doit venir en aide aux
personnes incapables de payer leur facture délectricité en raison
des hausses, cest à lui de mettre en place des mesures fiscales ou
autres pour aider les plus démunis par des crédits, des
remboursements, etc.
«Labsence dune telle politique de lénergie fait en sorte que
chaque hausse de tarifs, chaque variation des coûts énergétiques,
entraînent un véritable psychodrame collectif qui naurait pas lieu
dêtre avec une politique énergétique bien comprise et assumée
collectivement», a conclu le président de la FTQ.