Le retard salarial du secteur public s’est encore accentué cette année
26 novembre 2009
Pour le Front commun SISPCSNFTQ, le rapport 2009 rendu public ce
matin par lInstitut de la statistique du Québec (ISQ) présente un
tableau affligeant des retards dans la rémunération des employés
des secteurs public et parapublic et confirme la justesse et le
réalisme des revendications portées par les 475,000 employés de
lÉtat.
Lenquête de lISQ démontre que les salaires
versés dans la fonction publique et dans les réseaux de la santé et
de léducation sont inférieurs de 8,7% à ceux versés dans les
autres secteurs de léconomie, pour des emplois comparables. Cet
écart salarial sélargit dannée en année: lISQ chiffrait le
retard du secteur public à 7,7%, lan dernier. Le secteur public a
donc perdu du terrain au cours de la dernière année, et ce, malgré
la récession qui a été source dappauvrissement pour de nombreux
salariés du secteur privé. Par rapport aux salaires versés dans les
entreprises syndiquées du secteur privé, le retard du secteur
public sélève à 12,4%.
Les avantages sociaux
Létude de lISQ montre également que les avantages sociaux
consentis aux employés de lÉtat sont équivalents à ceux octroyés
aux autres salariés québécois. Au chapitre de la rémunération
globale (lorsquon prend en compte les avantages sociaux et les
heures de présence au travail en plus des salaires), le retard du
secteur public, en 2009, se chiffre à 3,7% par rapport à lensemble
des autres salariés québécois. Là aussi lécart sest creusé
puisquil sétablissait à 2,9% en 2008.
Les professionnels, techniciens ainsi que les employés de bureau du
secteur public accusent tous un retard salarial se chiffrant à
environ 9% par rapport aux comparables dans les autres secteurs
alors que chez les employés de service, les salaires sont jugés
équivalents.
Chez les ouvriers, les salaires versés dans le secteur public
accusent un retard den moyenne 28,9% par rapport à ceux versés
dans les autres secteurs de léconomie pour des emplois
comparables. Pour le Front commun, ce constat déplorable milite
pour la mise en place dun comité de travail paritaire sur les
effets de cet écart et les problèmes particuliers à cette catégorie
demploi, une des revendications portées par les salariés de
lÉtat.
Un retard salarial
troublant
Des 76 titres demplois du secteur public étudiés par lISQ, pas
moins de 56 accusent un retard salarial, soit près des trois
quarts. Létude de lISQ démontre également que cest toute la
structure salariale de lÉtat qui est en retard puisque ni les
salaires dentrée ni les salaires maximums prévus aux conventions
collectives du secteur public ne sont concurrentiels. Dans les
catégories rémunérées sur la base déchelles salariales, les
maximums normaux dans le secteur public sont inférieurs à ceux des
échelles des autres salariés québécois, ce qui signifie que les
écarts ne pourront jamais être comblés. Pour certains titres
demplois, le salaire au sommet de léchelle dans le secteur public
est inférieur au salaire dentrée normalement versé dans les autres
secteurs de léconomie.
Par ailleurs, dans une autre section du rapport, lISQ indique que,
de 1996 à 2009, le pouvoir dachat des salariées et salariés de
ladministration québécoise, en excluant léquité salariale, sest
détérioré de 3,2%, tandis quil sappréciait de 9,2% dans le
secteur privé.
Des revendications justes et
réalistes
«Les conclusions présentées par
lISQ ce matin montrent hors de tout doute que les revendications
salariales du Front commun sont pleinement justifiées et réalistes.
Il est grand temps dentreprendre un virage et de rémunérer les
travailleuses et travailleurs de lÉtat à leur juste
valeur», a réagi la porte-parole du SISP, Régine Laurent, en
conférence de presse, jeudi.
«Les pénuries de main-duvre
dans le secteur public sétendent maintenant à presque toutes les
catégories demplois. Les besoins en main-duvre sont criants,
mais les postes disponibles dans les réseaux sont de plus en plus
difficiles à combler. Pour assurer lavenir de nos services
publics, il faut trouver les moyens dattirer la relève et de
retenir les travailleuses et travailleurs plus expérimentés, et
cela passe en bonne partie par des salaires plus
concurrentiels», de souligner le vice-président de la CSN,
Louis Roy.
«Nous souhaitons que la présente
ronde de négociation se conclue dans les meilleurs délais par une
entente négociée qui permettra de donner un peu doxygène à nos
services publics. Considérant lampleur des défis que nos services
publics devront relever au cours des prochaines années, nous
attendons du gouvernement quil sassoie avec nous pour mener des
négociations diligentes et de bonne foi», a, pour sa part,
rappelé la porte-parole de la FTQ, Lucie Levasseur.
Hausses salariales
Le Front commun revendique des hausses de salaires de 2% par année
afin de protéger le pouvoir dachat des salariés. De plus, les
syndicats veulent entreprendre un rattrapage salarial afin de
rendre les salaires versés dans le secteur public plus
concurrentiels. À cet égard, le Front commun demande un rattrapage
salarial annuel de 49 cents lheure, en moyenne, ce qui équivaut à
1,75% du salaire moyen.
Le Front commun regroupe 475,000 personnes salariées des services
publics. Il s’agit des fonctionnaires et des professionnels du
gouvernement, et de tous les travailleurs syndiqués des réseaux de
la santé, de l’éducation et de certains organismes gouvernementaux.
Le Front commun est formé du SISP (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ),
de la CSN (FSSS, FEESP, FNEEQ, FP) et de la FTQ (SCFP, SQEES, SEPB,
UES).