Une réorganisation qui a du plomb dans l’aile
1 juin 2007
LIntersyndicale des salarié-e-s travaillant
auprès de la clientèle qui nécessite des services en santé mentale,
la Confédération des syndicats nationaux (CSN), lAlliance du
personnel professionnel et technique de la santé et des services
sociaux (APTS), la Fédération interprofessionnelle de la santé du
Québec (FIQ) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)
sont très préoccupés par la réorganisation des services en santé
mentale à Montréal. « Plusieurs mois se sont écoulés depuis
ladoption des nouvelles orientations ministérielles concernant la
santé mentale : proximité des services, suivi médical et social de
la clientèle, redéploiement des ressources spécialisées, etc.
Malheureusement la mise en place de ces services inquiète
puisquelle semble improvisée. Il ny a aucune coordination et
aucune vue densemble des changements à venir tant pour la
clientèle que pour le personnel offrant ces services », ont déclaré
les représentants syndicaux.
Malgré plusieurs rencontres avec les
représentants de lAgence de la santé et des services sociaux de
Montréal, de nombreuses informations sont toujours manquantes ce
qui, selon lIntersyndicale, empêche de comprendre clairement les
impacts dune réorganisation de cette ampleur. « Noublions pas que
les services offerts en santé mentale sont destinés à une clientèle
hautement vulnérable pour qui la continuité des services est
essentielle. Sans vision globale, comment peut-on garantir à la
population des soins de qualité, sécuritaires et accessibles sur
tout le territoire de lîle de Montréal », de poursuivre les
porte-parole.
Prévoir la transition et impliquer
les ressources humaines
Dune part, les Centres de santé et de services sociaux (CSSS)
nouvellement créés qui ont la responsabilité doffrir les services
de santé mentale, nont pas tous décidé de quelle façon ils
entendent organiser ces services, ce qui soulève de nombreuses
questions du point de vue des représentants syndicaux. Dautre
part, lAgence de Montréal a déjà précisé quil existe un manque de
ressources spécialisées pour réaliser cette réorganisation. De
plus, les organisations syndicales sont préoccupées au plus haut
point par labsence de consensus à lintérieur du corps médical,
par le peu de considération et le manque dintérêt de la part des
gestionnaires à mobiliser et à impliquer les ressources humaines
pourtant essentielles à la réussite dune pareille réorganisation.
« Dans un contexte de pénurie de main-duvre dans plusieurs
catégories demploi incluant les professionnelles détenant une
expertise en santé mentale et, puisquil sagit également de
services offerts à une clientèle des plus vulnérables, il est de
notre devoir de sassurer que cette réorganisation de services
repose sur une vision globale. Nous voulons que cette opération
soit coordonnée et quelle sassure de limplication de tous et
toutes les intervenant-e-s. De plus, nous réitérons limportance de
sentendre sur un protocole quant à la façon de transférer et de
réallouer les ressources humaines », de déclarer les représentants
syndicaux.
En terminant, lIntersyndicale espère que cette réorganisation
nest pas seulement un moyen détourné de faire des économies ou de
fermer des lits particulièrement dans un contexte où lon sapprête
à démanteler un réseau de services offerts à une clientèle qui en a
grandement besoin.