Une première poursuite est déposée contre la Ville de Québec et le maire Régis Labeaume
21 octobre 2013
Une première poursuite sera signifiée par
huissier, dès aujourd’hui, à la Ville de Québec et à son maire
Régis Labeaume. Ce sont des plaintes pour ingérence dans les
affaires syndicales et pour négociation de mauvaise foi en vertu,
notamment, des articles 12 et 53 du Code du travail du Québec.
Cette requête sera transmise à la Commission des relations du
travail du Québec (CRT), le tribunal spécialisé en cette matière.
D’autres poursuites sont présentement en préparation ?par les
avocats du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui
procèdent à l’évaluation des dommages subis par les syndicats et
les salariés.
Vendredi, le Syndicat des cols bleus (SCFP 1638) et le SCFP avaient
mis en demeure le maire Régis Labeaume de retirer les propos qu’il
avait tenus à leur endroit.
Loin de se rétracter, le maire a assumé pleinement ses propos. En
point de presse vendredi (18 octobre), il a déclaré: «On a bien choisi nos mots, on a pesé nos mots
et on ne reviendra pas là-dessus.»
Du côté syndical, on constate que les employés cols bleus essuient
régulièrement les remontrances, les insultes et les sarcasmes de
citoyens. Pour les représentants syndicaux, il est clair que les
déclarations incendiaires de Régis Labeaume y sont pour quelque
chose.
Rappelons que le 10 septembre, la Ville de Québec suspendait
unilatéralement les négociations en cours avec les syndicats de ses
employés. Pour justifier cette décision, le maire Régis Labeaume
avait déclaré en point en presse: «On ne veut pas que le syndicat se serve de la
campagne électorale pour faire pression sur nous autres.»
Depuis cette date, il a fait des négociations avec ses employés le
thème principal de sa campagne.
La mise en demeure du SCFP et des cols bleus demandait au maire de
Québec de se rétracter «et de
cesser de profaner la réputation» des cols bleus et de leurs
syndicats. On pouvait aussi y lire aussi que les propos de Régis
Labeaume, notamment ceux tenus et diffusés le 15 octobre, sont
«mensongers et diffamatoires et
ne visent qu’à une seule chose: ternir gratuitement la réputation
de notre client, son intégrité, sa crédibilité et sa probité pour
[…] des fins bassement électorales.»
Les cols bleus de Québec sont au nombre d’environ 1100. Leur
convention collective est échue depuis le 31 décembre 2010.
Les négociations entre la Ville de Québec et ses cols bleus ont
commencé en février 2011. Depuis cette date, les parties syndicale
et patronale ont tenu 40 séances de négociation, dont 31 en
présence dune médiatrice nommée par le ministère du Travail. Du 24
mai 2012 au 21 décembre 2012, les cols bleus ont exercé une grève
des heures supplémentaires. Ils navaient pas exercé de droit de
grève depuis plus de 25 ans.
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le
SCFP représente environ 70 % de lensemble des employés municipaux
au Québec, soit 30,500 membres. Le SCFP est de plus présent dans
les secteurs suivant: les affaires sociales, les communications,
léducation, lénergie, les sociétés dÉtat et organismes publics,
les transports aérien et urbain, le secteur mixte ainsi que les
universités.