Une nouvelle réforme de structures qui ne règle pas les vrais problèmes
17 février 2005
Tout en déplorant le peu de temps accordé à
l’étude du projet de loi 83 sur l’organisation des services de
santé, déposé peu avant les fêtes, la FTQ, et ses affiliés le SCFP
et le SQEES, n’y voient qu’une nouvelle étape dans une réforme
structurelle du système qui ne règlera pas les problèmes criants du
réseau de la santé et des services sociaux.
«La FTQ s’était fortement opposée au projet de loi 25 créant les
agences de développement de réseaux locaux de services de santé et
de services sociaux. Pour les mêmes raisons, nous croyons que le
projet de loi 83 qui en découle nous place lui aussi devant une
nouvelle réforme structurelle du système de santé qui n’offre pas
plus de services, ne raccourcit pas les délais d’attente, n’offre
pas plus de ressources pour le maintien à domicile», a déclaré
le secrétaire général de la FTQ en commission parlementaire
aujourd’hui.
«Nous nous inquiétons également de
l’érosion de la notion de consentement de l’usager pour l’accès à
son dossier clinique. Nous comprenons mal en effet que le ministre
puisse se passer du consentement de l’usager pour avoir accès à son
dossier, même si c’est pour identifier les besoins et la
consommation de services d’un établissement.
«À plus forte raison, nous croyons qu’il faut limiter à sa plus
simple expression le pouvoir discrétionnaire des directions
d’établissement ou des intervenants dans l’instauration de règles
particulières ou l’identification de situations exceptionnelles en
matière de transmission d’éléments du dossier d’un usager sans son
consentement», a ajouté M. Roy.
La FTQ s’interroge de plus sur l’établissement de standards
différents selon qu’il s’agisse d’un établissement public ou privé,
par exemple sur le mode de nomination du comité de vigilance qui
sera à la discrétion du détenteur de permis dans le privé. La
centrale juge également inacceptable l’ouverture béante à la
sous-traitance dans les services de maintien à domicile.
«Nous voulons insister par ailleurs sur la nécessité de prévoir
les ressources suffisantes pour la mise en uvre des pouvoirs de
vérification au moment où on assiste à une expansion rapide des
résidences pour personnes âgées. On a beau avoir les meilleures
lois sur papier, elles ne servent pas à grand chose si on n’y met
pas les ressources nécessaires», a conclu le secrétaire général
de la FTQ.