Une facture de 925 000 $ pour les contribuables
1 juin 2006
Il se prend détonnantes décisions à la
Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys. Par exemple, alors que
latelier Nord, situé près du centre Rockland, vient dêtre rénové
à grands frais, la direction propose de le fermer et denvoyer ses
ouvriers dans les ateliers de Dollard-des-Ormeaux et de Verdun.
Cette opération, inscrite dans le cadre dune réorganisation des
services de la Commission scolaire, a mis la puce à loreille des
employés de soutien. En examinant de plus près le plan proposé, le
syndicat (SCFP 1208) a constaté que lopération entraînerait aussi
le reclassement de 21 cadres, au coût de 311,000$, et lajout de
neuf nouveaux postes de gestionnaire, une facture supplémentaire de
quelque 614,000$. Le coût total de lopération, 925,000$ a fait
bondir le syndicat qui tire la sonnette dalarme.
À la veille de la consultation publique sur le
nouvel organigramme et la réorganisation des services, le SCFP ne
sinquiète pas déventuelles pertes demplois tout le monde
gardera son poste mais sinterroge sur le bien-fondé de ces
choix. «Après léventuelle fermeture de latelier, les ouvriers
seront forcés demprunter lautoroute Décarie ou la 40 pour se
rendre dans les écoles du Nord de la ville. Combien de temps cela
prendra-t-il? Pourront-ils répondre rapidement aux urgences, aux
fuites deau, aux problèmes électriques? Cette décision na ni
queue ni tête. Imaginez un peu: on rénove un atelier pour ensuite
le vider. Outre le fait de justifier des reclassements qui
donneront plus de 10 000 $ daugmentation à certains cadres, où est
lintérêt dans tout ça», demande Claude Bélanger, président du
SCFP 1208. «Les citoyens doivent comprendre quils paieront pour
quun contremaître devienne régisseur, le régisseur coordonnateur
et ce dernier directeur adjoint. Le travail effectué sera pourtant
le même. Cest un coûteux jeu de chaise musicale. De plus, nous ne
croyons pas que lembauche de neuf nouveaux cadres est un
investissement rentable qui améliorera le service aux élèves»,
ajoute-t-il.
La fin dun projet novateur
Le syndicat souligne de plus que léquipe de travail de latelier
Nord opérait depuis deux ans dans le cadre dun projet-pilote,
nommé Équipe volante CSA (commando spécial autofinancé), qui allait
au-delà de la convention collective et assurait un service de
grande qualité à moindre frais et sans recours aux sous-traitants.
«Nous ne comprenons pas comment la commission scolaire peut
envisager de tuer dans loeuf un projet et une équipe qui
fonctionnent si bien. Dautre part, lexpertise accumulée risque de
disparaître puisque les ouvriers envoyés dans les écoles du Nord ne
proviendront pas toujours de ce secteur et connaîtront mal les
bâtiments et leurs caractéristiques. En somme, il sagit là dune
décision prise pour les mauvaises raisons. Cela coûtera plus cher à
tout le monde et ne tient nullement compte de lintérêt des enfants
et de leur sécurité», conclut Claude Bélanger.