Une contre-proposition pour relancer la négociation dans le secteur public
23 septembre 2005
Vendredi matin, le Front commun, dans un geste
sans précédent dans lhistoire des négociations du secteur public,
a déposé au négociateur du gouvernement une contre-proposition en
vue den arriver à un règlement satisfaisant pour les 200,000
salariés quil représente. En point de presse à 13 heures, la
présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, a aussitôt
rejeté du revers de la main la contre-proposition syndicale.
Au plan salarial, le Front commun CSN-FTQ
demande des augmentations de 13,5% sur cinq ans et demi (excluant
léquité salariale) qui se répartissent comme suit:
3% au 1er janvier 2004;
3% au 1er janvier 2005;
2,5% au 1er janvier 2006;
2,5% au 1er janvier 2007;
2,5% au 1er janvier 2008.
Cette demande saccompagne dune clause de protection du pouvoir
dachat (indice des prix à la consommation) pour les années 2006,
2007 et 2008.
En ce qui a trait aux autres demandes à la table centrale:
Les droits parentaux: la priorité sera donnée à lharmonisation
de nos conventions avec le nouveau régime québécois de congés
parentaux.
La conciliation famille-travail: le Front commun souhaite dabord
prendre connaissance de la politique promise par le gouvernement.
Les disparités régionales: la CSN et la FTQ vont se concentrer
sur les solutions aux problèmes les plus criants tels que la
rétention et lattraction des travailleuses et des travailleurs des
régions éloignées.
Dans les dossiers des vacances, des primes, des assurances et de
la retraite, le Front commun maintient les demandes initiales déjà
déposées puisque les travaux ne sont pas suffisamment avancés avec
le gouvernement.
Ces propositions salariales respectent la volonté des membres de
protéger leur pouvoir dachat et de combler une partie du retard
quils accusent avec lensemble des salariés québécois. Celui-ci
est de plus de 12% pour le salaire et de 7,6% si on inclut
lensemble des avantages sociaux.
Pour Henri Massé, le président de la FTQ, «cette proposition
démontre que le Front commun est bien vivant et solidaire et que
les travailleuses et les travailleurs mettent tout en uvre pour
faire progresser la négociation et en arriver à un règlement
satisfaisant pour tous. Nous invitons maintenant le gouvernement à
négocier sérieusement.»
Quant à Claudette Carbonneau, la présidente de la CSN, elle
soutient que «ce gouvernement a tenu un discours intransigeant.
Négocier, ce nest pas se comporter comme une statue de sel. Le
gouvernement doit donner de vrais mandats à ses négociateurs pour
signer des conventions collectives décentes. La balle est
maintenant dans son camp.»
Le Front commun veut laisser toute la place à la négociation.
Toutefois, si le gouvernement maintient la ligne dure, les
syndiqués seront prêts à se mettre en action. Un plan de
mobilisation et dinformation a été adopté par les délégué-es de la
CSN et de la FTQ qui comporte un mandat de quatre jours de grève
qui seraient exercés dès la mi-novembre dans les réseaux de la
santé, des services sociaux, de léducation et des organismes
gouvernementaux. Tous les membres des syndicats du secteur public
CSN-FTQ seront consultés, au cours des prochaines semaines, sur ce
mandat de grève. Une grande manifestation nationale est également
prévue à la fin octobre à Montréal.
Le dépôt de cette contre-proposition représente un point tournant;
cest maintenant au gouvernement de démontrer sa réelle volonté
den arriver à un règlement négocié.