UN RAPPORT DÉNONCE «L’INNOVATION» DANS LA PRIVATISATION DES SOINS DE SANTÉ
27 juillet 2004
Un nouveau rapport, publié le 27 juillet par
le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), décrit plus de
90 initiatives majeures de privatisation lancées depuis la
signature, en 2003, de l’Entente des premiers ministres sur le
renouvellement des soins de santé.
Innovation dénoncée est un
rapport basé sur des sources publiques qui dresse la liste des
principaux projets de privatisation ayant cours dans l’ensemble du
pays: des hôpitaux P3 en Ontario, au Québec et en
Colombie-Britannique, la sous-traitance de services chirurgicaux
auprès de cliniques privées à but lucratif, et les compressions
massives de personnel dans le secteur des soins de santé. La
publication de ce rapport coïncide avec la rencontre des premiers
ministres des provinces qui a lieu à Niagara-on-the-Lake.
«La privatisation n’est plus que furtive, elle est sur le point
de noyer notre système public, a déclaré Paul Moist, le
président national du SCFP. Voici enfin une liste révélant tous
les projets de privatisation province par province. Les Canadiennes
et Canadiens pourront donc juger par eux-mêmes si leur premier
ministre ou dirigeant territorial travaille vraiment à la
protection du système public de soins de santé.»
Exception faite de la sortie partisane de Paul
Martin contre le premier ministre albertain Ralph Klein, les
premiers ministres libéraux sont parmi les principaux artisans de
la privatisation des soins de santé au Canada.
La vague de privatisation qui inonde le système public est en
grande partie due aux efforts des libéraux en faveur des soins à
but lucratif. Par exemple, en Ontario, le premier ministre Dalton
McGuinty renie ses promesses et va de l’avant avec les projets
d’hôpitaux P3 de Brampton et Ottawa. Il permet aussi l’expansion
des cliniques privées en retirant de la liste toute une gamme de
services assurés, ce qui permet en retour de créer de nouvelles
sources de profits.
Chaque semaine depuis la signature de l’Accord sur la santé
de janvier 2003, les gouvernements, les directions sanitaires
locales et les exploitants privés ont annoncé au moins un nouveau
projet de privatisation.
«Le ministre de la Santé, Ujjal Dosanjh et le premier ministre,
Paul Martin, devraient étudier ce document pour se faire une idée
précise de l’envergure du travail qui les attend s’ils veulent
faire cesser la vague de privatisation qui déferle sur le
pays», a conclu Paul Moist.