Un plan de destruction massive de nos services publics!
26 mars 2015
«Le
gouvernement met à mal nos services publics et ouvre le bar aux
entreprises; nous sommes extrêmement déçus et très
inquiets». Cest en ces termes que le président de la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) réagit
au budget du gouvernement libéral présenté par le ministre des
Finances Carlos Leitão.
Les faibles hausses de dépenses de programmes annoncées en santé
(1,4%) et en éducation (0,2%) pour 2015-2016 laissent présager des
coupes importantes dans les réseaux et des conséquences
désastreuses sur la qualité et laccessibilité de nos services
publics. «Les dépenses prévues ne
couvrent même pas laugmentation des coûts de système, alors on est
bien loin de répondre aux besoins de la population. Cest une
tragédie annoncée pour les travailleurs et les travailleuses du
secteur public et pour lensemble de la population
québécoise», affirme Daniel Boyer.
«Nous qui
souhaitons un règlement négocié de bonne foi des conditions de
travail des employés du secteur public, rien dans ce budget ne nous
laisse présager un tel scénario», ajoute-t-il.
La centrale déplore lattitude du gouvernement, qui sentête dans
son obsession de latteinte du déficit zéro et qui maintient la
voie de laustérité. «On aurait
souhaité que le gouvernement fasse preuve de courage et
dimagination afin de rendre le régime fiscal plus
équitable», déclare Daniel Boyer. Présente à la commission
sur la fiscalité, la FTQ proposait dailleurs plusieurs mesures,
dont la suspension des versements au Fonds des générations;
linstauration dun impôt minimum pour les grandes entreprises;
limposition à 100% des gains en capital; la lutte à lévasion
fiscale, etc.
Comme le craignait la FTQ, le gouvernement applique à la pièce
plusieurs mesures fiscales du rapport Godbout sans quil ny ait eu
de véritables discussions. «Il
reste à souhaiter que la table des partenaires annoncée dans le
budget permette un véritable dialogue social sur lensemble de la
révision de la fiscalité», explique Daniel Boyer.
Bar ouvert pour les entreprises
La FTQ dénonce vivement lallégement fiscal aux entreprises.
«Nous sommes bien sûr daccord
avec lidée daider les entreprises. Si elles ont des projets
novateurs et créateurs demplois, lÉtat devrait les accompagner.
Par contre, ce nest pas en réduisant la contribution fiscale des
entreprises que nous allons automatiquement favoriser
linvestissement et relancer léconomie. Pour preuve, elles dorment
sur des montagnes de liquidités», sinsurge le président de
la FTQ, en rappelant quenviron 1800 grandes entreprises ne paient
pas un sou dimpôt et que la sur-épargne des entreprises au Québec
est évaluée à 111,75 milliards de dollars.
On déplore également la réduction des cotisations au Fonds des
services de santé (FSS). «Les
cotisations sociales ne sont pas des taxes. Largent versé au FSS
sert à financer les services de santé. Il est normal que les
employeurs y contribuent», affirme Daniel Boyer.
Les missions des organismes
doivent être maintenues
La centrale émet des inquiétudes quant à la fusion dorganismes et
entend prendre part activement aux consultations qui mèneront à
ladoption de ces projets de loi. «Pour que ces organismes puissent poursuivre
leur mission, il est impératif que les ressources qui y sont
dédiées soient maintenues», affirme Daniel Boyer.
En ce qui a trait plus spécifiquement à la fusion de la Commission
des normes du travail, de la Commission de léquité salariale et de
la Commission de la santé et de la sécurité du travail, la FTQ
insiste particulièrement sur limportance du maintien de la
gouvernance paritaire, qui a fait ses preuves.
Fonds de travailleurs
La FTQ salue lannonce de la fin du plafond démissions dactions
pour les fonds de travailleurs. «Le Fonds de solidarité FTQ joue un rôle
majeur pour la relance économique, notamment pour les PME et le
développement économique local et régional. Cette mesure nous
permettra daller encore plus loin», explique Daniel Boyer.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente
plus de 600,000 travailleurs et travailleuses.