Un manifeste pour une université libre
25 novembre 2010
Les acteurs du milieu universitaire réunis au
sein de la Table des partenaires universitaires (TPU) ont convié la
communauté universitaire et la population québécoise à une journée
nationale de réflexion sur l’avenir des universités québécoises
dont le thème est L’université
pour tout le monde. Une série de conférences et d’ateliers
étaient organisés à l’UQAM et diffusés simultanément dans la
plupart des universités québécoises. Pour l’occasion, près de
20,000 étudiantes et étudiants à travers le Québec étaient en grève
pour prendre part au débat. Au cours de cet événement historique,
la TPU rend public par ailleurs le Manifeste de l’université québécoise – Pour
une université libre, accessible, démocratique et publique.
«Devant
l’insuffisance du processus consultatif lancé récemment par la
ministre de l’Éducation et les attaques répétées envers le
caractère public, accessible et libre des universités, notre
manifeste, qui interpelle le gouvernement du Québec et l’ensemble
de la population québécoise, aborde en profondeur les enjeux
fondamentaux auxquels font face les universités» soulignent
les signataires du manifeste. Ils ajoutent en outre qu’«alors qu’on tente de réduire la mission
universitaire à une simple participation au développement
économique et qu’on prétend, à cet égard, justifier ainsi une
augmentation des frais de scolarité, les signataires de ce
manifeste prennent position en faveur d’une université libre,
accessible, publique et démocratique».
En ce sens, la rencontre du 6 décembre prochain convoquée par la
ministre de l’Éducation ne nous permettra pas de réfléchir aux
véritables enjeux de nos universités, puisqu’il s’agit d’une
rencontre visant particulièrement à convenir des modalités d’une
hausse des droits de scolarité, des modes d’évaluation de la
performance du réseau universitaire et de l’arrimage des
universités aux impératifs économiques. Face à ce type de
consultation, dont les conclusions semblent être à toutes fins
pratiques déjà connues, la TPU continue plus que jamais de
promouvoir la tenue d’États généraux démocratiques et ouverts pour
que la mise au jeu se fasse en fonction de la mission fondamentale
de nos institutions universitaires.
«La réflexion à entreprendre sur
l’université de demain est aussi une réflexion sur la société que
nous voulons, le monde dans lequel nous voulons vivre. Que
restera-t-il du Québec lorsque ses institutions d’enseignement
supérieur seront devenues des machines à produire une main d’uvre
pour l’industrie de pointe? Car si l’université fait naufrage,
c’est avant tout parce que la société en entier est entraînée dans
la dérive» conclut le manifeste.
Partout au Québec, dans différents pavillons universitaires, la
population étudiante, les membres du personnel, les étudiantes et
étudiants salariés, le corps professoral et les chargées et chargés
de cours ont profité de cette journée pour discuter en profondeur
de l’avenir des universités québécoises. C’est au professeur Guy
Rocher, artisan du Rapport Parent et ardent défenseur d’une
université libre et accessible, qu’on a confié le mot de clôture de
cette journée nationale de réflexion.
La Table des partenaires universitaires regroupe les organisations
étudiantes et syndicales suivantes:
l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
le Conseil provincial du secteur universitaire (SCFP-FTQ)
le Conseil québécois des syndicats universitaires (CQSU-AFPC)
la Fédération des associations étudiantes universitaires du Québec
en éducation permanente (FAEUQEP)
la Fédération des professionnèles (FP-CSN)
la Fédération du personnel professionnel des universités et de la
recherche (FPPU)
la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du
Québec (FNEEQ-CSN)
la Fédération québécoise des professeures et professeurs
d’université (FQPPU)
la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ)
la Table des syndicats universitaires (TSU-CSQ)