Un budget sans surprise
18 mars 2011
«Le ministre
des Finances a choisi de faire la sourde oreille aux revendications
des travailleurs et travailleuses du Québec!» C’est en ces
termes que le président de la FTQ, Michel Arsenault, a résumé
l’exercice budgétaire du gouvernement Charest. Loccasion était
pourtant belle de reporter le retour à léquilibre budgétaire.
Après un rebond de 3 % du PIB réel en 2010, les prévisions pour
2011 et 2012 sont à la baisse, avec 2,0% et 2,2% daccroissement
respectivement. Au même moment, les dépenses publiques vont croître
plus que prévu.
«Le marché du travail nest pas à
son meilleur, avec un taux de chômage qui demeure élevé et une
création demplois surtout à temps partiel. Cela aurait dû
convaincre le ministre de la nécessité de reporter le retour à
léquilibre budgétaire afin de stimuler davantage lactivité
économique. Dautant plus que lincertitude actuelle à léchelle
internationale peut menacer la reprise», a commenté Michel
Arsenault.
Choisissant ainsi de faire la sourde oreille face aux demandes
répétées de la FTQ, le ministre a également maintenu la taxe santé,
accru les frais de scolarité et reconduit les mesures de
tarification annoncées lannée dernière. De plus, on ne voit rien
dans le budget pour la relance de lemploi et la formation de la
main-duvre.
Si la FTQ comprend facilement la hausse de cotisation au Régime de
rentes du Québec, ce dernier étant sous -capitalisé, elle est déçue
de laccroissement de la pénalité mensuelle pour les rentes
demandées avant 65 ans et de la création des Régimes volontaires
dépargne-retraite sans aucune obligation pour les employeurs dy
contribuer.
«Sur ce sujet, la FTQ a fait le
choix du RRQ. Cest ce qui coûte le moins cher sur le plan
administratif, et mieux encore, cest universel et les employeurs y
participent. Cest une vue de lesprit de penser que tout le monde
a les moyens de se bâtir un fonds de retraite suffisant pour
assurer leurs vieux jours.
La FTQ est
perplexe face à la position du député péquiste Rebello qui soutient
la position du gouvernement, alors quil sétait dit daccord avec
la campagne de la FTQ sur la retraite. Serait-il distrait à ce
point? Quant à nous, nous continuerons cette campagne pour doubler
les rentes et augmenter le revenu sur lequel on peut cotiser afin
dassurer une retraite dans la dignité pour tous et toutes»,
a ajouté le président de la FTQ.
De rares points positifs
La FTQ apprécie la volonté gouvernementale daccentuer la lutte à
lévasion fiscale, daccroître le nombre de place en garderies et
de sengager dans le Plan Nord.
«Pour la FTQ, ce plan pourrait
être un projet positif, créateur demplois et de richesse, en
autant que cela se fasse dans le respect des populations et de leur
environnement. Nous saluons aussi laccroissement des redevances
minières. Cest un début, mais il faudra faire davantage dans le
futur», a conclu Michel Arsenault.