Un budget idéologique
25 mai 2007
«Ce nest pas avec des souliers neufs quon
aurait dû nous présenter le budget, mais avec des mitaines à four
on dirait que largent du fédéral leur brûle les mains», a
lancé Henri Massé, président de la FTQ, en réaction au budget
présenté hier par la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget.
Un déficit de crédibilité
«De plus, ce gouvernement se prive de toute marge de manuvre en
vidant la réserve budgétaire pour combler limpasse de un milliard
de dollars pourtant déjà prévue pour 2008 dans le dernier budget
Audet», a ajouté M. Massé.
Propension à la pensée magique
Il est symptomatique de ce gouvernement de toujours prétendre quon
peut régler de sérieux problèmes avec moins dargent. En campagne
électorale, le gouvernement a dû admettre la gravité des problèmes
en santé et le peu daméliorations depuis 2003. En najoutant rien
de neuf à la santé dans ce budget, il vient confirmer cette
propension à la pensée magique.
Oui à la modernisation des entreprises
Non aux cadeaux aux banques et aux pétrolières
Les seules mesures saluées par la FTQ dans ce budget sont celles se
rapportant à la modernisation des entreprises, encourageant
linvestissement. Sur labolition à terme de la taxe sur le
capital, la centrale syndicale avait déjà mis en garde contre
lélargissement de cette mesure mur à mur. «Même les banques et
les pétrolières, malgré leurs profits faramineux, vont profiter de
millions de dollars de baisses dimpôts. Cest carrément
scandaleux», a repris le président de la FTQ.
Beaucoup danticipation de revenus
Quant à la ponction supplémentaire sur les redevances de 400
millions de dollars de Hydro-Québec, il y a beaucoup
danticipation. «Cette année, la vente dactifs a permis
daugmenter les redevances, mais pour les prochaines années, on
anticipe sur une hausse substantielle des exportations
délectricité. Depuis quand on peut payer lépicerie avec des
revenus quon escompte gagner plus tard, indépendamment des aléas
du marché? Ça manque un peu de sérieux», a ajouté Henri Massé.
Enfin, la FTQ sinquiète au plus haut point de la nomination de
Claude Castonguay à la tête dun groupe de travail sur le
financement de la santé. «Ses vues sur le rôle du privé sont
connues. Cest comme faire garder les moutons par le loup», a
conclu le président de la FTQ.