Un budget destructeur pour la classe moyenne et les services publics
30 mars 2010
Par son virage marqué à droite et un budget
dogmatique mettant nettement la table pour la prolifération du
privé dans les services publics, le gouvernement Charest a choisi
de faire payer par la classe moyenne la crise engendrée par les
acteurs financiers et spéculateurs de tout acabit, estime la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
«On a
beaucoup de mal à comprendre lacharnement de ce gouvernement à ne
mettre à contribution que les particuliers, par la hausse des
tarifs et linstauration dune contribution individuelle pour le
système de santé», a fait valoir le président de la FTQ,
Michel Arsenault. «On demande aux
particuliers de fournir 31 % de leffort pour atteindre léquilibre
budgétaire et 7 % seulement aux entreprises. La balance, ce sont
essentiellement les travailleurs et les travailleuses des secteurs
public et parapublic qui lassumeront».
Ces derniers sont particulièrement touchés et la FTQ craint que la
diminution de la croissance des dépenses de 3,2 % à 2,9 % puis à
2,2 % par la suite nait une incidence directe sur les négociations
en cours. Déjà présente dans la fonction publique, lintroduction
de la règle du remplacement dun départ sur deux pour le personnel
administratif de la santé et de léducation ouvre grande la porte à
la sous-traitance et à une privatisation accrue. «Jose espérer que cette mesure ne
sappliquera pas au personnel syndiqué parce quil ny a plus de
marge de manuvre.»
«Par ailleurs, en sabrant dans la
Commission de léquité salariale et dans le Conseil consultatif sur
le travail et la main-duvre, par exemple, le gouvernement attaque
de front les derniers lieux du paritarisme. La création de la
Commission nationale sur la participation au marché du travail, qui
exclut les représentants syndicaux, en est une manifestation
criante. Cest le modèle québécois sous plusieurs de ses aspects
que ce budget remet en question», a déclaré le président de
la FTQ.
Pour ce qui est du secteur de la forêt, qui est toujours en crise,
le budget ne fait quannoncer la poursuite des mesures déjà
engagées auxquelles on ajoute la maigre somme de 50,5 millions de
dollars pour 2010-2011. «Compte
tenu de lampleur des difficultés, cest de beaucoup plus quont
besoin les travailleurs et les chômeurs de la forêt», a
ajouté le secrétaire général de la FTQ, René Roy.
La FTQ trouve particulièrement scandaleux de voir les revenus tirés
de la hausse des tarifs délectricité sen aller totalement dans le
Fonds des générations : cest autant dargent qui ne pourra être
utilisé comme investissement productif dans les services publics,
les infrastructures, la formation professionnelle, bref pour bâtir
le Québec de demain.