Transport interurbain: sept fois moins de départs d’autocars privés depuis 1981
27 novembre 2023
Le système de transport interurbain par autocar au Québec traverse une crise sans précédent depuis quarante ans. C’est le constat que fait l’IRIS dans une étude publiée aujourd’hui qui montre qu’un modèle différent de financement du transport interurbain devrait être implanté afin d’offrir à la population québécoise une véritable alternative à l’utilisation de la voiture individuelle.
Déclin de l’offre depuis quarante ans
L’étude publiée aujourd’hui révèle que le nombre de départs hebdomadaires d’autocars interurbains privés est passé de 6000 à 882 par semaine depuis 1981, soit une baisse de 700 %. Seulement dans les six dernières années, le nombre de départs de cette industrie a diminué́ de 33 %.
Rappelons qu’au Québec, le transport interurbain par autocar repose principalement sur le marché́ privé, encadré par la CTQ et le système de monopole réglementé, ce qui renforce l’iniquité entre les zones urbaines et les régions moins densément peuplées.
Pour accéder à l’étude de l’IRIS, cliquez ici.
« On ne peut pas confier au secteur privé l’importante responsabilité d’améliorer l’offre de transport interurbain afin de réduire la dépendance à l’auto solo. Tant et aussi longtemps que le transport interurbain par autocar reposera sur une industrie privée autofinancée par la vente de billets, les services jugés non profitables seront toujours coupés », remarque Colin Pratte, chercheur à l’IRIS et co-auteur de l’étude.
Un service de première nécessité qui doit être financé
« Dans un contexte de crise écologique, le transport interurbain par autocar devrait être considéré comme un service public de première nécessité au même titre que la santé ou l’éducation. Par conséquent, il faut commencer à financer autrement le transport interurbain et le sortir du marché privé », soutient Colin Pratte.
Certaines municipalités québécoises ont d’ailleurs montré que l’adoption de modèles alternatifs fondés sur une collaboration financière intermunicipale permet de mieux répondre aux besoins des populations des régions éloignées.
Selon l’étude, L’Inter des Laurentides, qui assure le corridor Saint-Jérôme – Mont-Tremblant, est un bon exemple des succès d’un meilleur financement du transport interurbain par autocar offrant des billets à un tarifs six fois moins élevé que ceux vendus par le transporteur privé de la région.