Transcontinental tente de se débarrasser du syndicat
27 mai 2002
Le journal Métro, un quotidien distribué gratuitement dans les
stations du métro de Montréal, se retrouve sans un seul
journaliste. Le 14 mai, la direction les a tous mis à la porte sans
aucun préavis, et ils ont dû quitter les lieux sur le champ.
Auparavant, le 29 avril, le SCFP déposait une demande
daccréditation pour représenter les journalistes, les pupitreurs,
les graphistes et les employés de bureau de Métro.
Pour Marc Ranger, conseiller syndical, la volonté de
Transcontinental de briser la démarche de syndicalisation est la
seule explication possible. « Cest un geste sauvage. On cherche
à intimider les employés qui restent et qui vont maintenant vivre
dans linsécurité. Cest de lantisyndicalisme primaire. »
Depuis le congédiement de tous les journalistes, quatre employés,
principalement des pupitreurs, doivent effectuer le travail réalisé
auparavant par huit personnes. En plus davoir à supporter ce
fardeau supplémentaire, les employés subissent le harcèlement et
les réprimandes de leur employeur. En effet, les mesures
disciplinaires se multiplient à lencontre de nos militants.
Des employés, nayant jamais été réprimandés depuis la création du
journal, essuient maintenant de nombreuses critiques et reçoivent
des lettres davertissement. « La situation frise le ridicule,
affirme Marc Ranger. Certains employés ont été blâmés pour être
venus en aide à des pas à effectuer les tâches supplémentaires
quon leur imposait. »
Mais le syndicat riposte et les employés visés par les mesures
disciplinaires excessives vont déposer des plaintes auprès du
commissaire du travail. La demande daccréditation sera entendue le
13 juin prochain. « Dans son rapport avec les syndicats,
Transcontinental se compare à McDonalds », déclare Marc
Ranger. Pour nous, il est clair que Transcontinental a déclaré la
guerre aux employés désireux de se syndiquer. « On assiste à une
véritable chasse aux sorcières. La direction fait tout pour écurer
les employés et les inciter à quitter. Tout cela dans le but de se
retrouver, le 13 juin, avec une accréditation vide, un syndicat
fantôme qui aurait perdu ses militants. Cest une tactique sauvage
et méprisable. Mais, Transcontinental va se rendre compte que les
employés sont déterminés et quils iront jusquau bout. Le 14 juin,
la direction va devoir vivre avec les conséquences de ses actes.
Elle se prépare des lendemains difficiles », conclut Marc
Ranger.