TQS menacé de faillite
19 décembre 2007
(MMQ Karine Gagnon) Déficitaire, le réseau
TQS a obtenu, hier, une ordonnance lui permettant de se placer sous
la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers
des compagnies.
Lordonnance, renouvelable et dune durée de 30 jours, vise la
protection par les créanciers de TQS et ses filiales, qui comptent
plus de 600 employés. Elle a été prononcée en matinée par la Cour
supérieure du Québec, après une rencontre avec la firme Marché
mondiaux CIBC, dont les services avaient été retenus en vue dune
relance.
Mise en vente cet automne par ses propriétaires, Cogeco et
CTVglobemedia (40%). TQS affichait des déficits à répétition, ces
derniers temps. Comme la expliqué Louis Audet, président et chef
de la direction de Cogeco et président du conseil dadministration
de TQS, la capacité et la volonté des actionnaires avaient atteint
leurs limites.
M. Audet a rappelé que la situation de TQS
dans le marché francophone québécois a connu une détérioration
marquée, malgré plusieurs mesures adoptées ces derniers mois. Il a
énuméré «lérosion graduelle des
revenus tirés de la publicité au profit des chaînes spécialisées,
laugmentation des coûts de production et le contenu accessible sur
Internet». Le refus récent du CRTC portant sur la perception
de frais dabonnement et la fin dune association de 50 ans avec
Radio-Canada ont aussi été montrés du doigt.
M. Audet a par ailleurs souligné que TQS, qui maintient ses
activités jusquà nouvel ordre, nest pas le seul à vivre une
situation difficile, citant le cas de TVA.
Sous le choc
À Québec, les employés de TQS ont été rencontrés par la direction
peu avant midi, hier, ce qui explique pourquoi aucun bulletin de
nouvelles na été présenté à ce moment. «Nous avons été surpris. Nous nous attendions
plutôt à ce quon nous annonce un nouveau propriétaire»,
signale Mario Vaillancourt, porte-parole des employés et président
sortant du syndicat (SCFP-FTQ).
M. Vaillancourt, journaliste à TQS depuis plusieurs années, préfère
garder espoir et y voir «le jour
un dune restructuration positive, peut-être un électrochoc pour
lindustrie télévisuelle».
«On est sous le choc, on ne
sattendait pas à ça, signale de son côté la journaliste
Manon Roy, qui refuse elle aussi de jeter léponge malgré tout.
Je vais continuer à faire mon
travail et à donner mon maximum», dit-elle.
À la fin doctobre, dans un effort de restructuration, la direction
de TQS avait annoncé la suppression dune quarantaine de postes,
dont 15 à Québec.