«Il est temps de créer une instance indépendante de révision»
12 février 2018
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) lance un appel à mettre sur pied le plus rapidement possible un mécanisme indépendant de révision des dossiers d’assurance invalidité. S’inscrivant dans la foulée du débat lancé par l’écrivain Samuel Archibald, le SCFP souligne que le problème est récurrent parmi ses membres, notamment dans le secteur des communications.
«Même avec nos moyens comme grande organisation syndicale, il est très difficile de corriger ces erreurs et ces injustices subies par nos membres. Imaginez alors ce que c’est, faire face à un grand assureur sans assistance quand on est vulnérable psychologiquement», a expliqué Denis Bolduc, président du SCFP-Québec.
«À notre sens, la seule façon de corriger efficacement et rapidement le problème, c’est qu’une loi soumette les assureurs à une instance indépendante de révision de tous les cas d’invalidité. Il faut aussi fixer par la loi des délais raisonnables de réponse des assureurs. Le gouvernement du Québec a le devoir de régler cette crise et de lancer immédiatement une réflexion sur la forme exacte que doit prendre ce mécanisme réglementaire», d’ajouter Denis Bolduc.
«Des cas comparables à celui de Samuel Archibald, nous en voyons régulièrement. C’est même épidémique dans certains domaines d’activité. L’évaluation des dossiers de maladie mentale est très complexe, et cette complexité sert trop souvent de prétexte aux assureurs pour ne pas payer», selon Yanick Proulx, conseiller syndical au SCFP.
Cette revendication du SCFP-Québec découle d’une résolution adoptée lors de son 30e congrès en mai 2017. Cette résolution affirme que «les problématiques de détresse psychologique affectent de plus en plus» de membres du SCFP. On y lit aussi que «la gestion des invalidités exercée par les employeurs et les assureurs est particulièrement abusive lorsque les motifs d’invalidité sont reliés à des problèmes de santé psychologique», et que «ces abus aggravent considérablement l’état de santé des travailleuses et travailleurs».