Tannés de se faire bâillonner
15 décembre 2006
À l’invitation de la Coalition J’ai jamais
voté pour ça!, des dizaines de manifestants se sont réunis hier
midi devant les bureaux de Jean Charest à Montréal. Ils voulaient
dénoncer une fois encore, l’utilisation abusive du bâillon – la
suspension des règles de l’Assemblée nationale – par le
gouvernement libéral, dans le but de faire adopter en toute vitesse
des lois controversées.
« De plus en plus, les citoyennes et citoyens qui font valoir
leurs droits ou qui contestent des projets doivent faire face à
différentes tentatives d’intimidation », soulignait Denyse
Lacelle, porte-parole communautaire. « Pensons aux poursuites
judiciaires qui cherchent à réduire les écologistes au silence ou
encore aux nombreuses interventions sur l’immobilisme qui ciblent
en fait les mouvements citoyens organisés : ce sont là des attaques
planifiées qui découragent plusieurs citoyens à exercer leurs
droits démocratiques. »
Il faut dire que l’exemple vient de haut,
comme l’a rappelé Michel Ducharme, porte-parole syndical : « Le
gouvernement Charest n’est pas particulièrement reconnu pour le
débat public. Imaginez! Cinq bâillons successifs pour empêcher
plusieurs débats importants. Cette fois-ci, le bâillon scelle le
sort de notre système de santé que l’on jette en pâture au privé.
L’an dernier, le bâillon a permis l’adoption du projet de loi 142
qui, lui-même, a bâillonné l’exercice des droits syndicaux. Après
ça, comment s’étonner que certains veuillent bâillonner tout ce qui
bouge au Québec! »