Splendeurs et misères des médias sociaux
15 mai 2019
Nellie Brière, spécialiste des médias sociaux, a fait une présentation fort enrichissante en début de matinée. Elle a d’abord brossé le portrait de la réalité québécoise sur le sujet. 83% des Québécoises et Québécois fréquentent au moins un réseau social, particulièrement Facebook. Pour les 18-24 ans, ce sont 98% qui vont sur les médias sociaux.
Facebook, qui est en situation de monopole, inquiète beaucoup. On constate que 80% des revenus publicitaires en ligne au Canada sont perçus par Google, Facebook et compagnie. Cela représente une grande perte pour les médias traditionnels.
Un autre enjeu est l’utilisation par Facebook d’algorithmes qui ont la capacité de nous soumettre des contenus et de nous suggérer des «amis» confirmant nos points de vue. Ce fait constitue, selon Mme Brière, une menace à la vie démocratique, car ceci permet, entre autres, à des organisations malhonnêtes de manipuler l’opinion d’un public ciblé en ayant recours notamment à des armées de trolls.
Au-delà des dangers pour nos démocraties, l’utilisation de Facebook comporte aussi des risques pour la vie privée. La conférencière a invité les congressistes à être prudents en tout temps avec ce réseau social très populaire et, surtout, à utiliser pleinement les outils de contrôle mis à la disposition de l’usager dans les paramètres.
Malgré tous les aspects négatifs de Facebook, Nellie Brière croit qu’il est essentiel que les organisations syndicales l’utilisent, car celui-ci demeure un levier incontournable de mobilisation et une source intarissable de contenus et d’interactions de qualité.