Quand sonne le glas de la sécurité des patients et du personnel
21 novembre 2016
C’est sous le thème du deuil que les syndiqués de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal ont exprimé aujourd’hui leurs inquiétudes quant aux dernières compressions imposées par l’employeur.
L’institut Pinel où sont envoyés les criminels psychiatrisés les plus dangereux a souvent fait la manchette au cours des dernières années pour de nombreux actes de violence qui s’y sont commis régulièrement, entre autres, une prise d’otages en 2011.
Selon le Syndicat, la situation risque de s’aggraver encore plus, si la direction de l’établissement, qui accueille près de 295 patients/détenus, maintient ses compressions qui mettent à risque le personnel, les patients et la population.
La fermeture définitive de la guérite d’entrée, notamment, aura un impact certain sur la sécurité du périmètre de l’Institut. Elle pourrait avoir des conséquences pour la population en général, car ce poste représentait le dernier rempart pour la surveillance des allées et venues.
Ces nouvelles compressions qualifiées « d’économies de bout de chandelle » par le Syndicat, qui représente les 683 employés, engendreront une multitude de désagréments qui risquent, dans certains contextes, de rendre la situation encore plus explosive.
«En 2016, il y a au moment où l’on se parle, il y 68 employés qui ont été sur la CSST et plus de 102 qui ont été sur les assurances salaires. Cette tendance clairement est à la hausse. Et en plus de ça, on veut imposer d’autres coupures, c’est inadmissible!», de déclarer Denis Bolduc, président du SCFP-Québec.
Différents rapports des différentes instances ont confirmé au fil des ans que la sécurité doit demeurer une préoccupation constante à Pinel, malgré le faux sentiment de sécurité qui y règne.
«Malgré tout ce que l’on sait sur l’importance de la sécurité, il est aberrant de voir que l’employeur coupe également au niveau des équipes d’interventions d’urgence», d’ajouter Sylvain Lemieux, président du SCFP 2960.
Cette insécurité n’est pas une chose du passé. En avril dernier, un médecin et un travailleur se sont fait sauvagement agresser par un patient. Ce qui fait dire au secrétaire général du SCFP-Québec, Benoît Bouchard, «La direction de l’Institut Philippe Pinel essaie de faire des économies sur la santé et la sécurité des gens. On dirait qu’elle oublie quel genre de clientèle qu’elle héberge ! La sécurité devrait être la priorité en tout temps !».