Signature d’un protocole d’entente historique entre la CSN et la FTQ
26 octobre 2008
Le président la FTQ, Michel Arsenault, et la
présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, ont signé un important
protocole dentente visant une nouvelle solidarité syndicale.
Plusieurs réalités ont frappé de plein fouet les travailleuses et
les travailleurs du secteur public québécois ces dernières années,
notamment la réorganisation syndicale dans la santé et les services
sociaux et le décret qui a fixé, en décembre 2005, les conditions
de travail de tous les salariés des secteurs public et parapublic.
Depuis le milieu des années 1980, sous le coup dun chapitre
dexception du Code du
travail qui limite considérablement leur droit de négocier,
les travailleurs du secteur public assistent impuissants à
lérosion de ce droit. La loi 37, fort critiquée depuis cette
époque par le mouvement syndical, impose notamment limpossibilité
de négocier les salaires, une approche rigide et abusive en matière
de services essentiels, une négation du droit de grève et aucun
mécanisme pour résoudre les impasses.
Plus récemment, les lois 25 et 30 ont laissé
de profondes séquelles avec une réorganisation unilatérale des
structures dans le secteur de la santé et des services sociaux. La
fusion forcée des unités daccréditation syndicale a profondément
déstabilisé la vie syndicale. La Cour supérieure a dailleurs
invalidé la loi 30 donnant raison aux organisations syndicales.
«Il faut reconquérir un véritable
droit de négocier pour plus de 400 000 personnes. Lexercice en
cours avec le Conseil du trésor en vue de réviser le régime de
négociation dans le secteur public, constitue une occasion à ne pas
manquer. Cest pourquoi le protocole dentente entre la CSN et la
FTQ vise une consolidation de la collaboration entre les deux
organisations syndicales pour tenter de conclure avec succès cet
exercice, explique la présidente de la CSN, Claudette
Carbonneau. En vue de se donner
du vent dans les voiles, tous les efforts seront consacrés à la
restauration du droit de négocier, et ce, en vue de la prochaine
négociation du secteur public qui se mettra en branle cet hiver
alors que les conventions collectives viennent à échéance en
2010.»
La CSN et la FTQ conviennent également, tout en respectant le droit
des salariés de saffilier librement, de ne faire aucune
sollicitation auprès des unités de négociation régies par le régime
de négociation des secteurs public et parapublic, et ce, avant,
pendant et après la prochaine période de changement dallégeance.
«Ce qui assure une paix syndicale
entre les deux organisations pour les trois ou quatre prochaines
années», affirme le président de la FTQ, Michel Arsenault.
«Les deux plus grandes centrales
syndicales québécoises envoient ainsi un message clair à tous ceux
et celles qui se réjouissaient à lidée de voir les deux
organisations se diviser, lors de la prochaine campagne de
changement dallégeance prévue à lété 2009. Cest de façon
unitaire quelles veulent aborder ces différents enjeux pour
maximiser les efforts consacrés au développement économique et
social de leurs membres respectifs», de conclure M.
Arsenault.
La FTQ et la CSN saisiront conjointement toutes les occasions en
vue de revaloriser le syndicalisme, laction syndicale et lintérêt
dêtre syndiqué particulièrement en regard des non-syndiqués, et
ce, afin de maintenir et daugmenter le taux de syndicalisation au
Québec.
La FTQ et la CSN représentent plus de 800,000 travailleuses et
travailleurs au Québec.