Selon Pierre Karl Péladeau: «Le conflit a assez duré»
16 juin 2008
(MMQ-Alain Bergeron)
«Cest évident que le conflit a assez duré et on espère
éventuellement retourner à la table de négociations.»
En première partie du spectacle-bénéfice de Diane Dufresne,
dimanche soir, à lEspace Félix-Leclerc, à lîle dOrléans, le
MédiaMatinQuébec sest
offert une prestation individuelle de Pierre Karl Péladeau.
Accueilli par une manifestation de plus de 80 des 252 employés en
conflit au Journal de
Québec, une autre surprise attendait le PDG de Quebecor à
lintérieur quand nous lavons abordé au sujet dun lockout qui
dure depuis près de 14 mois.
«Sûrement pas content»
Depuis le 22 avril 2007, date à laquelle un lock-out a été décrété,
cétait la première fois que PKP était confronté aux employés
quil a laissés sur le trottoir. Sur le dernier kilomètre menant à
la salle de spectacle de la municipalité de Saint-Pierre, ceux-ci
lui ont rappelé, au moyen de pancartes, son entêtement à faire
perdurer une situation quils nont pas choisie.
«Je nai pas de commentaires à
faire», a été sa première réaction au sujet de laccueil qui
lui avait été réservé sur le chemin Royal.
Après avoir laissé entendre que le conflit devait se terminer, le
patron de Quebecor nous a demandé de nous identifier. À ce moment,
son regard et son attitude ont changé à notre endroit et, si la
conversation ne sest pas étirée par la suite, il a tout de même
répondu avec courtoisie aux quelques questions du MMQ.
«Il nétait sûrement pas content
de nous voir, mais après 14 mois de lock-out, on nest pas contents
non plus de la façon dont on est considérés», a commenté le
porte-parole des employés en conflit, Denis Bolduc, au milieu de la
dynamique déployée pour loccasion.
«Durant la première année du
conflit, nous avons choisi de ne pas interpeller directement Pierre
Karl Péladeau, même quand on était au courant de sa présence à
Québec. Mais maintenant, on connaît le principal responsable pour
tout ce quon vit et on tenait à le lui signifier
personnellement», a expliqué Bolduc, rappelant la nature
pacifique, mais ferme, de la manifestation.
Invitation à un tango
Depuis le début de ce conflit, les trois syndicats en cause (ceux
de la rédaction et des bureaux en lock-out et celui de limprimerie
en grève) répètent ne percevoir aucune ouverture de la part de
lemployeur, à qui ils reprochent de vouloir imposer ses demandes.
«Voulez-vous poser un geste pour
relancer les négociations?» a-t-on demandé au chef de
Quebecor. «Pour un tango, il faut
que deux parties acceptent de se rencontrer», a-t-il répondu
laconiquement.
«On est bien daccord avec ce
quil dit. Le problème, cest quil ne se présente jamais sur le
plancher de la discothèque», a illustré Denis Bolduc.
Le Journal de Québec en baisse
Selon les employés victimes de conflit et qui produisent le
MédiaMatinQuébec depuis le
24 avril 2007, le Journal de
Québec souffre depuis leur départ, autant en qualité quen
quantité. Pierre Karl Péladeau sest braqué quand on abordé ce
sujet avec lui. «Je nai pas de
commentaires à faire sur le conflit et je nai pas lintention de
négocier par le biais des journaux», a-t-il conclu.
«Il devrait venir à Québec plus
souvent pour saisir ce qui se passe dans la réalité», a
réagi Denis Bolduc sur cette question.