Le SCFP dénonce le gouvernement qui ne veut pas entendre les représentants de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ)
27 septembre 2016
Aujourd’hui débutait à l’Assemblée nationale l’étude du projet de loi 110, projet de loi qui vise à imposer un nouveau cadre de négociation dans le secteur municipal et du transport terrestre.
Le ministre et les membres libéraux de la commission ont rejeté une requête de l’opposition officielle visant à faire entendre des représentants de l’Institut de la statistique du Québec, ce qui aurait permis d’éclairer le débat parlementaire et donner l’heure juste à la population sur la rémunération des employés municipaux.
À l’origine, le Gouvernement invoquait un écart de rémunération de 39% et un déséquilibre du rapport de force à l’avantage des employés municipaux afin de justifier la nécessité d’une nouvelle intervention législative. Le SCFP, étude économique à l’appui, a démontré que rien n’était plus faux, que c’était davantage l’Administration publique québécoise qui présentait un retard sur l’ensemble des secteurs sous enquête.
« Les représentants pourtant neutres de l‘Institut de la statistique du Québec (ISQ) auraient pu faire la lumière sur les chiffres. C’est tout de même aberrant d’entendre le ministre des Affaires municipales nous dire que ce n’est plus pertinent de connaître la vérité sur les chiffres. Maintenant qu’il sait que nous avions raison et que les chiffres avancés étaient faux. Ils semblent avoir peur que les experts de l’ISQ viennent dire que le gouvernement ait menti », d’expliquer Denis Bolduc président du SCFP-Québec, encore surpris du comportement du ministre.
Étude économique et mémoire du SCFP en main, le député Martin Ouellet de l’opposition officielle a fait la démonstration que la rémunération des employés municipaux était dans la moyenne des autres salariés syndiqués, tous secteurs confondus.
Le député de Blainville, Mario Laframboise, a aussi souligné le fait que le SCFP avait correctement établi le niveau des déficits des régimes de retraite lors du débat précédent l’adoption de la Loi 15 et que la CAQ n’aurait pas eu la même approche si le gouvernement n’avait pas induit les parlementaires et la population en erreur en martelant un faux déficit de 3,9 milliards de dollars.
« La vérité n’est pas importante pour ce gouvernement. Quel bel exercice de démocratie ! Le ministre ne parle plus d’écart puisque le SCFP a remis les pendules à l’heure. On ne parle plus d’un déséquilibre du rapport de force puisque 96,63% des conventions collectives se règlent sans conflit, par la libre négociation. Alors, pourquoi s’attaquer ainsi au salariés municipaux ? Parce qu’ils semblent avoir promis aux maires de bafouer les droits fondamentaux des travailleurs municipaux en mentant à la population » de conclure Marc Ranger, Directeur québécois du SCFP.
Le SCFP sera à l’Assemblée nationale toute la semaine pour suivre les travaux de la Commission.