S’attaquer aux inégalités
13 février 2009
La crise économique impose une nouvelle
réalité aux syndicats, mais les participantes à une discussion en
groupe convenaient quelle pouvait aussi favoriser une plus grande
égalité. «Les syndicats du
secteur public sont dans une situation particulière, a fait
remarquer Armine Yalnizyan, économiste principale du Centre
canadien des politiques alternatives (CCPA). Ceux qui ne sont pas syndiqués verront dun
mauvais il des hausses salariales à côté des pertes demplois à
grande échelle. Nous devons tenir compte du contexte dans lequel
nous militons.»
Hier, Mme Yalnizyan participait, avec la
recherchiste et organisatrice communautaire Darline Raymond et
lancienne présidente du SCFP, Judy Darcy, à une discussion en
groupe dans le cadre de la Conférence nationale du SCFP sur les
négociations pour légalité des femmes.
Les défis seront importants, mais quil y a aussi une grande marge
de manuvre pour la négociation de légalité, ont conclu les trois
femmes.
«Je crois fermement quil est
possible de réaliser des gains en matière dégalité, même en pleine
crise, et que nous devons saisir ces occasions en réfléchissant de
façon analytique et stratégique», a poursuivi Judy Darcy.
Pour Armine Yalnizyan, cest contre linégalité que nous devons
nous battre. «Qui luttera pour
hausser la barre? Cest à nous de le faire», a-t-elle
soutenu. «Nous luttons pour des
salaires sociaux, pas seulement pour de largent. Il y a les soins
de santé, le transport en commun, les services communautaires,
léducation cest tout cela qui garde les gens en santé. Ce sont
ces services qui remettent le concept du social dans le
syndicalisme social.»
Judy Darcy convient que la hausse des salaires des moins bien
rémunérés des femmes en majorité est lenjeu fondamental de
notre génération pour ce qui est de léquité. «Nous devons tenir compte de la crise
actuelle», a convenu Mme Darcy. «Mais il ny a pas quune seule façon
daméliorer le salaire des femmes».
Lancienne présidente nationale souhaite quun plus grand nombre de
femmes du SCFP se retrouvent à la table de négociation.
«Brisons les stéréotypes sur ce
quil faut pour être un bon négociateur», a-t-elle proposé.
«Pour promouvoir le leadership
des femmes au syndicat, il est essentiel de les amener à la table
de négociation.»
Darline Raymond a pour sa part insisté sur le fait que
lédification de coalitions est essentielle à la progression de
légalité dans les collectivités. «Ce nest pas en restant chacune de notre
côté avec notre propre point de vue que nous pourrons créer quoi
que ce soit de positif, a souligné Mme Raymond. Nous devons mettre en valeur nos éléments
communs plutôt que nos différences.»
La journée de jeudi, ponctuée dateliers et dactivités
culturelles, a aussi offert un avant-goût dun « brameggadon » un
exercice qui remonte à la deuxième vague de féminisme dans le
cadre duquel les travailleuses de la santé du Nouveau-Brunswick
entoureront la législature de soutiens-gorges pour exiger le «
soutien » du gouvernement.