Rien pour le secteur manufacturier et les services publics
2 mai 2006
Le premier budget du gouvernement Harper a
déçu le monde syndical.
Pour les représentants panacandiens du SCFP, nous assistons à
l’abandon des services publics. Le premier budget du premier
ministre Stephen Harper abandonne les enfants, les familles
ouvrières et le rôle du gouvernement fédéral dans les programmes
sociaux, fait remarquer le SCFP. Le président national du SCFP,
Paul Moist a commenté en signalant que, «obsédé par les baisses
dimpôt, Stephen Harper entraîne le gouvernement fédéral vers un
abandon de son rôle dans la prestation de services publics de
qualité».
«Ce budget ne contient strictement rien qui
puisse contribuer à la création du programme de développement de la
petite enfance et de garderies que méritent les enfants et les
familles, a-t-il renchéri. Essentiellement, les
conservateurs effacent toute trace du premier programme social
national à être créé depuis une génération.»
Les conservateurs ne sont pas tendres envers les travailleurs et
les collectivités. La réduction dun pour cent de la TPS coûtera à
Ottawa plus de 5 milliards $ par année en revenus perdus, ce qui
intensifiera la pression pour réduire les dépenses de programmes.
Pire, Stephen Harper augmente le fardeau fiscal des familles
ouvrières denviron 200$ par année en accroissant le taux fiscal
des revenus les plus faibles et en réduisant lallocation de
limpôt de base.
«La population ne doit pas se laisser prendre à ce jeu.
Linsistance sur les baisses dimpôt à laquelle on assiste
aujourdhui mènera à une réduction des programmes demain»,
croit Paul Moist.
En tout, le gouvernement accordera plus de 21 milliards $ en
réductions dimpôt au cours des deux prochaines années, et il ne
consacrera que 8 milliards $ aux dépenses. La majeure partie des
nouvelles dépenses iront à linefficace allocation pour les
services de garde des conservateurs au lieu de bénéficier à un vrai
programme, et les dépenses consacrées à la police, la défense et la
sécurité augmenteront. Le financement destiné à linfrastructure
est bienvenu, mais il ne suffira pas à combler le déficit du pays à
ce chapitre. Le budget réduit aussi les montants accordés à
léducation, à la formation, à la recherche et au développement,
aux communautés autochtones et à lenvironnement.
Réactions de la FTQ
Le président de la FTQ, Henri Massé sest dit consterné de
constater «la démission totale du gouvernement conservateur face
à la tragédie du secteur manufacturier québécois durement secoué
par la mondialisation».
«Au cours des derniers mois, nous nous sommes battus sans
relâche, auprès des différents gouvernements, pour obtenir des
mesures concrètes et ciblées pour soutenir les entreprises de ce
secteur ainsi que leurs travailleurs et leurs travailleuses touchés
par les restructurations. Or, en labsence totale de mesures de
soutien, la FTQ ne peut appuyer ce premier budget
conservateur», de renchérir le secrétaire général de la FTQ,
René Roy.
Dans la forêt, Québec a fait des efforts importants pour soutenir
ce secteur. Le gouvernement conservateur a raté une belle occasion
de prendre des actions concrètes pour venir en aide à cette
industrie. Par exemple, le temps que lon mette en place laccord
conclu dans le bois doeuvre, Ottawa aurait pu offrir des garanties
de prêt à lindustrie forestière afin de protéger les emplois. Pour
ce qui est du secteur du vêtement et du textile, le gouvernement
fédéral aurait dû avoir recours aux mesures transitoires prévues
aux accords de lOMC. «Les Européens lont fait, les Américains
lont fait, or à ma connaissance, M. Bush nest pas un socialiste
et na pas hésité à soutenir son industrie! Pourquoi le Canada
traîne-t-il de la patte et refuse de protéger ses travailleurs et
ses travailleuses», de déplorer Henri Massé.
La FTQ réclame depuis des mois la mise sur pied dun véritable
programme de soutien de revenu pour les travailleurs âgés (PSRTA).
Encore une fois, en déposant un budget électoraliste, le
gouvernement déçoit. «Il ny a aucune mesure concrète daide aux
travailleurs, sauf la mise en place dun comité de placotage»
dajouter le président de la FTQ.
«Actuellement, le Québec perd des emplois bien rémunérés dans le
secteur manufacturier et gagne des emplois très mal payés, sans
avantages sociaux ni régime de retraite, dans le secteur des
services. On assiste présentement à la walmartisation de léconomie
du Québec», de conclure le chef de la FTQ.