Serait-ce enfin la fin du Jour de la marmotte dans le dossier de la revalorisation du verre, notamment les 250 millions de bouteilles de vin et de spiritueux vendues chaque année dans le réseau de la Société des alcools du Québec?

Dans les années passées, chaque fois que l’idée d’imposer une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux trouvait écho dans les principaux médias québécois, les intervenants du secteur du recyclage affirmaient haut et fort qu’ils étaient sur le point de régler le problème de récupération du verre, notamment grâce aux efforts du plan Verre l’innovation d’Éco Entreprises Québec.
« Continuons d’innover et dotons les centres de tri de meilleurs équipements », répétaient-ils en chœur.

Chaque fois, cela suffisait pour étouffer toute initiative, jusqu’à ce que le débat revienne sur la place publique … et que les acteurs ressortent de nouveau les mêmes costumes et rejouent la même pièce.
Le résultat : encore aujourd’hui, près de sept bouteilles de vin sur dix se retrouvent dans les dépotoirs même si les Québécois et Québécoises font l’effort, chaque semaine, de déposer leurs bouteilles dans les bacs de recyclage. Le Québec et le Manitoba sont les deux provinces canadiennes à ne pas avoir de consigne sur les bouteilles de vin.

Cette fois, le gouvernement semble sérieux dans son intention. Le quotidien La Presse nous apprenait vers la fin octobre que de nombreux représentants des embouteilleurs, brasseurs et détaillants en alimentation ont fait pression auprès du cabinet du premier ministre dans l’espoir de lui faire abandonner le projet de consigne.

Mais, heureusement, le premier ministre ne s’est pas laissé influencer. « Je veux rassurer la cheffe de Québec solidaire (Manon Massé), on ne va pas seulement faire la consigne pour les bouteilles de vin, on va le faire aussi pour les bouteilles de fort », a lancé le premier ministre, le 22 octobre dernier, à l’Assemblée nationale. Ainsi, le ministre québécois de l’Environnement compterait toujours dévoiler cet automne son plan relatif à la récupération du verre et le recyclage.

Le 4 novembre, le syndicat des travailleurs et travailleuses de la SAQ rencontrait la direction de la société d’État pour lui indiquer sa volonté de participer à ce projet collectif. Les 800 employés de la SAQ responsables de la préparation et de la distribution des produits estiment faire partie de la solution au développement durable du Québec.

Le syndicat a clairement indiqué à la direction qu’il est prêt à participer à la mise en place d’un projet pilote de collecte des bouteilles pour en faciliter la récupération, la réutilisation et le recyclage. Une telle initiative permettrait de plus d’optimiser l’utilisation de la flotte de camions de la SAQ.

Depuis plus de deux ans, le SCFP-Québec appuie le syndicat des Métallos dans sa campagne sur la consigne. Dans le cadre des réflexions menées par la Commission des transports et de l’environnement sur les enjeux du recyclage et de la valorisation locale du verre, la FTQ s’est clairement positionnée en faveur d’une politique de valorisation du verre.
Pour la centrale syndicale, cette politique doit miser sur le recyclage, par le tri en amont de la collecte domestique, grâce à l’élargissement de la consignation publique des contenants de boissons aux bouteilles de vin et de spiritueux.

Denis Bolduc
Président du SCFP-Québec