Retour au bercail grâce à la solidarité
24 avril 2002
C’est une équipe syndicale gonflée à bloc mais épuisée – après une
première journée de bureau syndical «ouvert» – qui a repris en main
les destinées de la section locale 4490 du Syndicat canadien de la
fonction publique, le 13 mars dernier. Cette section locale du
SCFP, représentant notamment les quelque 155 préposés aux
bénéficiaires, infirmières auxiliaires, préposés à l’entretien et
le personnel du service alimentaire de l’Hôpital Chinois de
Montréal, a fait un détour de près de trois ans à la CSN avant de
réintégrer récemment les rangs de la FTQ.
« Ces trois années ont été plutôt démobilisantes. Il faut dire
qu’on ne construit rien de bien positif en exacerbant les tensions
entre communautés ethniques, en entretenant un faux débat sur la
langue de travail, en faisant de fausses promesses », souligne
la nouvelle présidente de la section locale 4490, Julda Dorsaint.
Facteurs déterminants
« Mais un petit noyau de militantes et de militants n’a jamais
lâché et a reçu un soutien formidable, notamment de Marc Ranger,
qui travaillait alors à l’organisation au SCFP. On l’achalait au
minimum une fois par semaine, ça nous a permis de tenir le coup
», dit en riant la présidente.
Selon les membres du nouvel exécutif rencontrés par Le Monde
ouvrier, le manque flagrant de services, les lacunes dans
l’information aux membres, l’absence d’arbitrages (seuls deux ou
trois griefs ont été réglés à l’amiable) et la faiblesse de la vie
syndicale durant ces trois années ont convaincu les membres de se
reprendre en main syndicalement. Ils mentionnent également les
cotisations syndicales élevées et les primes d’assurance collective
très chères comme facteurs déterminants de leur retour au SCFP.
« Il faut avoir quitté le SCFP et la FTQ, même pour une courte
période, pour réaliser notamment les avantages d’une
assurance-invalidité longue durée entièrement défrayée par
l’employeur, comme l’ont négociée les syndicats FTQ dans la santé
», avance pour sa part Carmen Landry, vice-présidente à
l’exécutif.
Repartir à zéro
« La CSN ne nous a rien laissé, pas un sou dans le compte du
syndicat et pas même la cafetière au bureau syndical. Mais nous
avons plein d’énergie et beaucoup de membres sont prêts à
s’impliquer pour rebâtir le syndicat. C’est clair qu’il va falloir
donner beaucoup de formation syndicale aux nouveaux délégués mais
la volonté est là, on a pu le constater par le nombre important de
personnes qui sont venues nous voir au bureau syndical la première
journée. C’était épuisant mais très encourageant en même temps
», se souvient Carmen Landry