Rentrée perturbée par la grève en éducation et dans les organismes gouvernementaux
22 août 2005
La majorité des commissions scolaires et
cégeps seront paralysés lors de la première journée de classe par
la grève des employés de soutien et des professionnels membres du
Front commun CSN- FTQ. Plusieurs organismes gouvernementaux seront
également touchés par ces mouvements de débrayage qui s’étendront
du 22 août au 6 septembre.
Réagissant aux propos du premier ministre Charest, qui accuse les
syndiqués de vouloir prendre en otage les élèves et leurs parents,
Michel Murray, coordonnateur à la mobilisation pour la FTQ,
rappelle que ses membres préfèreraient de loin être au travail
plutôt qu’en grève. «La grève est notre dernier recours et ce
n’est pas de gaieté de coeur qu’on la fait. Personne n’a envie de
pénaliser qui que ce soit. Mais faut-il laisser le gouvernement
privatiser les services, fragiliser nos emplois et appauvrir les
travailleuses et les travailleurs sans qu’on ne fasse rien pour
l’en empêcher?»
Ce sont les employés de soutien de la CSN qui
partent le bal ce lundi dans 20 cégeps. Le 29 août, le personnel de
soutien des syndicats CSN et FTQ seront en grève dans 11 cégeps.
Les employés de soutien et professionnels des commissions scolaires
déclencheront leurs moyens de pression lors d’une première vague de
débrayage qui s’étend du 26 août au 1er septembre. Dans les
organismes gouvernementaux membres de la CSN, les débrayages
débuteront le 1er septembre.
Exaspérés par le manque d’ouverture du gouvernement aux tables de
négociation, ces syndiqués ont voté massivement en faveur de moyens
de pression lourds. Les employés de soutien et professionnels des
commissions scolaires et le personnel de soutien collégial de la
FTQ pourraient effectuer plusieurs débrayages de 24 heures à
l’automne mais une seule journée est prévue avant le 6 septembre.
Ceux de la CSN, qui ont pour l’instant un mandat de deux jours,
effectueront une journée de débrayage dans les cégeps et les
organismes gouvernementaux alors que des demi-journées de grève
sont prévues dans les commissions scolaires. A moins d’un
changement d’attitude de la partie patronale, d’autres débrayages
sont à prévoir.
«Après des dizaines de rencontres de négociation, nous n’avons
jamais senti le moindre soupçon de bonne foi de la part de nos
vis-à-vis, souligne Ginette Guérin, présidente de la Fédération
des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). On
peut se rencontrer à tous les jours pour négocier, mais si la
réponse à nos demandes est toujours non, nos membres
finissent par perdre patience. J’invite donc le gouvernement à
négocier plutôt qu’à chercher à tout imposer.»
Le Front commun CSN-FTQ rappelle que plus de 50% des salariés sont
à statut précaire, contrairement à ce que véhicule le gouvernement,
qui laisse entendre que les employé-es des services publics sont
des gras durs. Contrer la précarité, la sous-traitance et la
privatisation des services fait partie des priorités des employés
de soutien. Au niveau salarial, l’offre du gouvernement de 12,6%
d’augmentation sur six ans, incluant l’équité salariale, est
carrément insuffisante et représente même un appauvrissement pour
les employé-es de l’Etat, compte tenu de l’inflation. Ceux-ci sont
sans convention collective depuis juin 2003.
En tout, près de 35,000 personnes débrayeront au cours des
prochaines semaines et ce, dans toutes les régions du Québec.
Quarante-six commissions scolaires, 34 cégeps et 17 établissements
au sein des organismes gouvernementaux seront affectés par la
grève.