Renouvellement de la licence de Corus devant le CRTC : pas assez de contenu et de productions locales
30 novembre 2016
Cet après-midi, à Gatineau, le Conseil provincial du secteur des communications (CPSC) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a présenté son mémoire devant les représentants du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes en vue du renouvellement des licences de télévision détenues par les grands groupes de propriété de langue anglaise, incluant Corus, propriétaire de Global Montréal.
Tout d’abord, le CPSC ne s’est pas opposé au renouvellement des licences de Corus. Cependant, il demeure préoccupé par le fait que le temps d’antenne réservé à la programmation locale et aux nouvelles locales soit envahi par la programmation réseau.
Pour atténuer cette tendance au Québec, le CPSC propose de circonscrire la définition de la programmation locale à celle produite et diffusée par le personnel de la station locale et dont le contenu reflète les besoins et les intérêts propres à l’auditoire.
Le CPSC a également manifesté son inquiétude face à la diminution de la production télévisuelle locale. Le CPSC demande donc au CRTC que soit maintenue la condition de licence obligeant la station Global à Montréal à diffuser 14 heures de programmation locale par semaine.
Il faut ajouter à ces 14 heures la diffusion de 10 heures d’émissions locales découlant de l’imposition d’avantages tangibles obtenus lors de l’acquisition de Canwest par Shaw en 2010. À cette époque, Shaw s’était engagée à poursuivre la diffusion de ces heures additionnelles au-delà de l’an prochain.
« Nous estimons que les avantages tangibles exigés de Shaw étaient une façon de rendre à la société une partie de la valeur de cette transaction réalisée dans le cadre d’un processus d’attribution de licences non concurrentiel. Partant de là, ne serait-il pas logique que ces avantages soient permanents ? Il nous semble que ce serait d’autant plus pertinent puisque Corus et Shaw sont sous le contrôle de la même personne », de déclarer Richard Labelle, vice-président du CPSC-SCFP.
Le CPSC a également observé que les bulletins de nouvelles de la station Global à Montréal en fin de soirée et en fin de semaine sont considérés comme étant de pertinence locale, ce qui en fait de la programmation locale. Par contre, il constate que la majorité du contenu vient d’ailleurs au Canada et ne représente pas un reflet de la communauté minoritaire de langue anglaise.
Il croit aussi que l’information basée sur des faits est primordiale et que le CRTC devrait limiter le nombre d’heures consacrées à des émissions d’analyse et d’interprétation.
Le CPSC a tenu à souligner qu’en matière de nouvelles locales, les reprises n’ont pas leur place, car elles ont un effet dévastateur sur la qualité de la programmation locale.
Pour conclure, compte tenu de la transformation rapide du système de radiodiffusion, de l’évolution des besoins des consommateurs et de la mise en œuvre de plusieurs nouvelles politiques réglementaires, le CPSC a demandé au CRTC de faire preuve de prudence en renouvelant les licences pour une période de trois ans. En outre, il suggère au Conseil, dans le cas de licences plus longues, de les renouveler avec des conditions plus sévères.
Étaient présents :
M. Richard Labelle, vice-président du CPSC-SCFP,
Mme Anne Leclair, présidente du Syndicat des employés de Global à Montréal,
M. François-Matthieu Drouin, conseiller à la recherche au SCFP Québec et économiste.
Mémoire du CPSC/SCFP : http://bit.ly/2gl3Jba