Rencontre avec le ministre Després
22 mars 2005
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ) a remis ce matin au ministre des
Transports, M. Michel Després, un avis très étoffé qui dresse un
portrait fidèle de la situation et suggère des pistes de solutions
quant au financement du transport en commun. Le président de la
FTQ, Henri Massé, était accompagné pour l’occasion par les
responsables du secteur transport urbain du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP).
Ils étaient les premiers, parmi plusieurs groupes de syndiqués, à
voir le nouveau ministre dans le cadre de sa consultation sur
l’avenir du transport en commun au Québec. L’avis remis au ministre
Després par les représentants syndicaux est accessible
en cliquant ici.
Lors de cette rencontre, les représentants de
la FTQ et du SCFP ont notamment fait part de leurs craintes face
aux partenariats public-privé (PPP) qui pourraient tenter certaines
sociétés de transport. « Le transport en commun est un service
public qui doit demeurer sous contrôle public. Les projets de
privatisations et de PPP ne viendraient qu’affaiblir des réseaux de
transport essentiels au développement socio-économique des
municipalités », soutient Henri Massé.
À l’heure de Kyoto et des problèmes de congestion du réseau
routier, les porte-parole syndicaux ont également plaidé en faveur
de l’élaboration d’une véritable politique du transport collectif
pour le Québec. « Nos concitoyens sont en droit d’avoir accès à
des réseaux de transport efficaces et modernes. Depuis maintenant
trop longtemps, le gouvernement du Québec a abandonné sa
responsabilité à cet égard. La situation doit être corrigée
rapidement », soulignent pour leur part Carole Denis,
responsable du secteur transport au SCFP et Claude Benoît,
président du syndicat des chauffeurs et des opérateurs de métro de
la STM (SCFP 1983).
Concernant le financement des sociétés de transport, la FTQ et le
SCFP ne se contentent pas de demander une hausse de la contribution
de Québec, mais présentent aussi bon nombre de propositions
originales.
La FTQ préconise une série de mesures pour sauver nos systèmes de
transport. Pensons, par exemple, à une « taxe transport » aux
entreprises, comme cela se fait en France, à des déductions
fiscales pour les usagers, mais aussi à élargir le bassin des gens
qui contribuent à la taxe sur le transport, à indexer les droits
d’immatriculation consacrés au transport en commun, à créer un
fonds stable de développement des transports publics, etc. Les
possibilités sont nombreuses.
«Nous souhaitons que le ministre les étudie attentivement et
qu’il ne cède pas au mirage des PPP, une formule qui risque de
coûter très cher à tout le monde», de conclure le président de
la FTQ