Remstar a une semaine pour revoir son plan et le soumettre au CRTC
5 juin 2008
(MMQ) La pluie d’objections au plan proposé
par Remstar dans l’acquisition de TQS a incité le CRTC à demander
aux frères Rémillard de retourner à leur planche à dessin pour
présenter une nouvelle proposition comprenant des bulletins de
nouvelles régionaux.
Qui plus est, Maxime et Julien Rémillard n’ont qu’une semaine pour
concocter cette nouvelle mouture, puisque le CRTC veut des réponses
à plusieurs questions, mercredi prochain, à la clôture des
audiences à Gatineau.
«Votre approche demande que nous
fassions une exception et nous avons un problème avec cela»,
a dit aux représentants de TQS et de Remstar le président du CRTC,
Konrad von Finckenstein.
Une bonne «nouvelle»
Sans crier victoire, les employés syndiqués de TQS n’ont pas caché
leur satisfaction devant ce retournement de situation.
«On ignore
encore ce que fera Remstar, mais le message du CRTC est assez
clair, a dit Éric Léveillé, président du syndicat des
employés de TQS à Québec (SCFP-FTQ). On comprend bien que la formule avec laquelle
le CRTC a des problèmes, c’est celle avec des commentateurs, des
chroniqueurs, mais sans nouvelles brutes. Ça prend des nouvelles
préparées par des journalistes.»
«C’est un soupir de soulagement
pour l’ensemble du réseau, parce que la demande du CRTC n’inclut
pas que Québec, mais aussi Montréal, Saguenay, Sherbrooke et
Trois-Rivières», ajoute Luc Bessette, président du syndicat
des employés de TQS à Montréal (CSN).
Catalyst Capital
Un peu plus tôt, les employés de TQS avaient essuyé un refus de la
part du CRTC, qui n’a pas accepté le dépôt de
la lettre d’intention de l’autre acheteur potentiel, Catalyst
Capital Group, de Toronto.
«La question à l’étude devant
nous est celle concernant Remstar, a tranché M. von
Finckenstein. Cela dit, si nous
n’autorisons pas le transfert de propriété vers Remstar, ce n’est
pas la fin du processus et la liquidation de TQS ne sera peut-être
pas nécessaire, même si les risques sont grands. Les choses se
dérouleront selon la loi et un autre acheteur pourra alors se
manifester.»
«On voulait amener la lettre
d’intention devant le CRTC pour bien lui indiquer que s’il refuse
Remstar, quelqu’un est prêt à prendre la balle au bond, tout en
conservant les salles de nouvelle et en respectant les engagements
de la licence», a dit Éric Lévesque.
«Catalyst vient enlever de la
pression sur le CRTC. De cette manière, en cas de refus du CRTC
d’accéder à la demande de Remstar, le CRTC n’aura pas à porter
l’odieux de la faillite et de la fermeture d’un réseau de
télévision, ajoute Luc Bessette, puisqu’un autre acheteur est prêt à prendre
le relais.»
Autres questions
À la demande du CRTC, Remstar devra également expliquer comment son
plan de relance sera financé, en plus de déposer les états
financiers, soit de Remstar ou de Maxime et Julien Rémillard.
Le CRTC souhaite aussi que Remstar présente un plan détaillé en ce
qui a trait à la présentation d’émissions prioritaires et aimerait
également que TQS présente un registre précis sur la diffusion
d’émissions à contenu canadien. Enfin, le CRTC veut connaître les
réactions de TQS-Remstar quant au fait que les revenus
publicitaires provenant des régions dépassent largement les
dépenses faites pour la programmation dans ces régions.
À l’issue des audiences, les représentants de TQS et de Remstar ont
quitté la salle sans donner de commentaires, visiblement agacés par
les demandes du CRTC.
