Rapport de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi
27 novembre 2013
«Des pistes de solutions pertinentes
pour les chômeuses et les chômeurs» CSD, CSN, CSQ et
FTQ
La CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ viennent de
prendre connaissance du rapport de la Commission nationale dexamen
de lassurance-emploi qui vient dêtre déposé à la ministre du
Travail, Agnès Maltais.
À première vue, les quatre organisations syndicales estiment que
les membres de la Commission ont bien compris la problématique de
la réforme du régime de lassurance-emploi mise en vigueur par le
gouvernement de Stephen Harper et de ses impacts sur les
travailleurs et les travailleuses en emploi et sans emploi du
Québec. Les organisations syndicales considèrent que ce rapport
comporte des pistes de solutions pertinentes pour les chômeuses et
les chômeurs.
Ce rapport, évidemment, doit dabord être
entériné par le gouvernement du Québec pour être ensuite acheminé
au gouvernement fédéral. Mais la situation presse.
Les centrales syndicales saluent les propositions « pressantes » à
leffet déliminer les catégories de prestataires introduites dans
la réforme depuis 2012, de revenir à lapplication demploi
convenable selon la jurisprudence, de retourner à lancienne règle
relative aux gains de travail à temps partiel durant les périodes
chômées et de prolonger les suppléments de cinq semaines de
prestations dans les régions à haut taux de chômage.
Elles partagent entièrement la recommandation de la Commission en
ce qui a trait aux droits des travailleurs saisonniers ayant trouvé
un emploi secondaire de revenir à leur emploi saisonnier habituel
sans pénalité, de même que la recommandation à leffet de prolonger
les prestations en cas de maladies graves.
Une caisse autonome
Pour les quatre organisations syndicales, la recommandation visant
à créer une caisse autonome, avec la mise en place dune réserve de
15 milliards de dollars, gérée par un conseil dadministration
formé en parts égales de représentants des travailleurs, des
employeurs et de la société civile, constitue un pivot majeur de ce
rapport. Cette caisse doit être entièrement consacrée aux fins du
régime.
Dautres recommandations sont partagées par les quatre centrales
syndicales, notamment sur les mesures visant à ce que les
entreprises dites saisonnières puissent prolonger leur période
dactivité, sur lopportunité de procéder à une analyse de
lapplication du régime selon le sexe et sur la nécessaire révision
de la définition des régions administratives pour assurer une
meilleure équité du traitement des dossiers.
Un pas en avant
Bien quelle ne réponde pas à la revendication syndicale des douze
meilleures semaines, lapplication de la méthode des quatorze
meilleures semaines aux fins du calcul du taux prestations
représente un pas en avant. De même, lajout dun critère
permettant de rendre admissible à des prestations une personne qui
effectuerait au moins 15 heures de travail par semaine pendant 20
semaines, sans égard au taux de chômage de sa région de résidence,
est une bonne nouvelle.
Un bémol
Sur les mécanismes dappel, la problématique a été bien comprise
quant à la mise en place dun Tribunal de la sécurité sociale, bien
quil eût été préférable de reconduire les conseils arbitraux.
Condition préalable
Enfin, nos organisations souhaitent que le gouvernement du Québec
donne suite à la proposition de la Commission afin quOttawa et
Québec négocient une entente administrative, qui délègue au
gouvernement du Québec la gestion du régime dassurance-emploi, et
ce, afin de mieux tenir compte de la réalité du Québec.
Considérant que trop de chômeuses et de chômeurs subissent les
affres de la réforme Harper, nos organisations demandent au
gouvernement du Québec dagir avec diligence et denclencher la
consultation préalable à la prise en main, par le Québec, de la
gestion du régime de lassurance-emploi.
En conclusion, la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ apporteront toute
leur coopération afin que ce processus aboutisse à des résultats
tangibles.