Quel avenir pour nos universités?
24 novembre 2010
Quelle est la mission première dune
université? Son rôle est-il dabord de fournir de la main-duvre
qualifiée au marché du travail? Y reste-il une place pour la
recherche fondamentale et lexercice de la pensée critique? Cest
le genre de questions que se poseront, demain, les participants à
la Journée nationale de réflexion
sur lavenir des universités organisée par la Table des
partenaires universitaires. Cette coalition regroupe les
organisations syndicales et étudiantes du milieu universitaire
québécois. La rencontre aura lieu à lUQAM, mais les discussions
seront transmises en vidéoconférence dans sept autres campus.
Le Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP) sera de la partie. Ses porte-parole soulignent quun débat
public est devenu essentiel car il faut changer le discours quant
au rôle de nos universités. «Depuis quelques années, on assiste à une
dérive dangereuse vers la marchandisation du savoir. On parle
déconomie du savoir mais dans cette perspective, léducation
devient un produit. Un produit nécessitant un investissement, qui
sera rentable à terme, et donc pour lequel il est normal de payer.
Cest un glissement par rapport à une vision plus large et plus
ouverte de la mission sociale de luniversité», lance Carole
Neill, présidente du secteur universitaire du SCFP.
«Les universités nont pas été
fondées pour répondre aux besoins des industries. Elles ont été
mises sur pied pour être des lieux de recherche, de débat, de
transmission et damélioration de la connaissance, des endroits où
sexercent la liberté, le doute et le sens critique, ajoute
Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec. Pour cette
organisation, il est périlleux de transformer luniversité en
institution offrant des services clés en main à des entreprises
privées à la recherche dindividus dociles qui fassent bien
fonctionner la machine en place. «On ne veut pas seulement les meilleurs
travailleurs et les meilleurs professionnels, on veut les meilleurs
citoyens, les meilleurs êtres humains, et pour ce faire,
luniversité doit rester libre et à labri des diktats du
marché», de conclure la présidente.