Quebecor Media récidive et de nouvelles plaintes sont déposées
1 novembre 2007
Les syndicats représentant les 252
travailleurs en conflit du Journal de Québec ont déposé, hier, de
nouvelles plaintes au Comité de surveillance mis en place par
Quebecor Media pour garantir lindépendance et létanchéité des
différentes salles de nouvelles de ce groupe.
Les plaintes portent sur le non-respect du Code de déontologie et de conduite sur
lindépendance des salles de nouvelles du Groupe TVA. À au
moins trois occasions récentes, le Journal de Québec et, dans un cas, le
Journal de Montréal ont
publié des images provenant de la salle des nouvelles de TVA. Selon
le Code de déontologie, ce
genre déchange est formellement interdit.
Il sagit dun manque total de respect envers
les membres du Comité de surveillance qui, ce mois-ci, ont condamné
Quebecor pour des gestes tout à fait comparables.
Dans une décision unanime, le Comité de surveillance avait conclu
que Quebecor Media avait transgressé ses propres règles à trois
reprises en publiant, dans le Journal de Québec notamment, des
images provenant de TVA.
Même si Quebecor a été prise à tricher, elle a vite fait de
récidiver. Les nouvelles plaintes visent trois autres événements
qui ont eu lieu, cette fois, les 22 et 23 octobre 2007. Dans trois
cas, les photos ont été obtenues par le Journal de Québec et, dans un cas, par
le Journal de Montréal,
par un échange dinformation interdit entre les salles de nouvelles
de TVA et les deux journaux.
Ces agissements sont dautant plus condamnables, puisquils
surviennent durant lactuel lock-out planifié de longue date par
Quebecor.
Et que disaient les dirigeants de Quebecor à ce sujet, il ny a pas
si longtemps? En mars 2001, le grand patron de lentreprise
défendait publiquement lindépendance des salles de nouvelles. La
«synergie offrira de nouveaux
supports promotionnels aux annonceurs et aux émissions, mais elle
nest pas significative dans le domaine de linformation,
soutenait-il. Il doit y avoir des barrières entre les différentes
salles de nouvelles.»
Le porte-parole de Quebecor, Luc Lavoie, ajoutait alors
«quil est hors de question quun
même journaliste écrive des textes pour tous les médias de
Quebecor, journaux, télévision et sites Internet. Ce nest pas dans
notre intérêt davoir une standardisation des différentes
plates-formes. La compétition va continuer entre les salles des
nouvelles de TVA et du Journal de Montréal.»
Formé dexperts indépendants, le Comité de surveillance a été mis
sur pied à linitiative de Quebecor lorsquelle a demandé au CRTC
une licence pour exploiter le réseau de télévision TVA.
Quebecor exploite aujourdhui le Réseau TVA en vertu de cette
licence, obtenue entre autres grâce à cette promesse dindépendance
des salles de nouvelles faite au CRTC et à la population
québécoise.
En bon citoyen corporatif, Quebecor devrait respecter ses propres
engagements. Cest une question de loyauté. À moins que les grands
patrons naient fait tout ce baratin que pour épater la galerie du
CRTC et que, au fond, ils sen fichent éperdument.