Quebecor débouté une nouvelle fois en Cour supérieure
7 juin 2007
Nouveau revers pour Quebecor. La Cour
supérieure refuse de lui accorder une injonction provisoire dans le
conflit de travail qui loppose à ses employés du Journal de Québec. Lemployeur sen
prenait cette fois à la bannière que les lockoutés ont accrochée la
semaine dernière à leur roulotte de conflit garée dans le
stationnement du Syndicat canadien de la fonction publique au 5050
boulevard des Gradins. La Cour entendra laffaire sur le fond
ultérieurement.
«Heureusement, le ridicule ne tue
pas!» Cest en ces termes que le porte-parole des employés
du Journal de Québec,
Denis Bolduc, a dabord commenté la plus récente démarche de
Quebecor devant les tribunaux. «Après avoir embauché 14 cadres en septembre,
puis exigé des dizaines de coupures de postes à la table de
négociation, installé dès janvier une salle de presse à Toronto
pour produire le Journal, embauché des dizaines de gardiens de
sécurité, installé des barricades autour de son édifice, mis ses
employés en lock-out, imprimé son journal à Mirabel, pour ensuite
plaider que, même en lock-out, les employés lui doivent loyauté,
jespère que Quebecor ne sattendait pas à ce quon lui fasse une
bannière pour les féliciter!»
Dautre part, dans lédition dhier (mercredi 6 juin) du
MédiaMatinQuébec, Denis
Bolduc signalait que le Journal
de Québec, qui continue dêtre publié, avait induit en
erreur ses lecteurs et ses annonceurs en prétendant, le 19 mai
dernier, avoir publié une édition record
(voir larticle en version pdf). Pour le porte-parole syndical,
il est clair que la direction veut laisser voir que tout va bien
alors que ce nest pas le cas.
Rappel des événements
Les employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec sont sous le coup
dun lock-out décrété par lemployeur le 22 avril. En solidarité
avec leurs collègues jetés sur le trottoir, les employés de
limprimerie ont voté la grève à 97%. Avant le déclenchement du
lock-out, aucun des trois syndicats navaient même demandé de
mandat de grève à leurs membres.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien
gratuit, pour rappeler leur cause à la population de Québec. Aucun
piquet de grève na été érigé par les syndiqués. Depuis la
fondation du Journal de
Québec en 1967, aucun conflit de travail navait eu lieu. Il
y a un an et demi, tous les employés syndiqués du Journal avaient accepté de reconduire
la convention collective pour un an en partenariat avec lemployeur
qui faisait face à un concurrent, Le Soleil, qui passait au format
tabloïd pour mieux le concurrencer.