Quebecor a manqué a son devoir
20 juin 2007
Quebecor a failli à son devoir de faire
assister la journaliste Karine Gagnon par un avocat, hier, durant
son témoignage devant la Commission des relations du travail.
Une enquête de Mme Gagnon portant sur la présence damiante dans
des édifices gouvernementaux, publiée dans le Journal de Québec, en novembre 2006, a
mené au
congédiement dun employé de la Société immobilière du Québec,
Denis Petitclerc.
La journaliste lockoutée du Journal de Québec témoignait, hier,
dans le cadre des procédures entamées par le syndicat pour
contester ce congédiement.
Faute de pouvoir compter sur lappui de Quebecor, le syndicat de la
rédaction avait mandaté Me Jacques Lamoureux pour assister Mme
Gagnon durant son témoignage afin de sassurer que les avocats de
la SIQ ne tentent pas dobtenir lidentité des sources
dinformation de la journaliste.
«Je me suis
sentie abandonnée par mon employeur, a commenté Mme Gagnon,
après son témoignage. Cest
dautant plus déplorable de la part dune entreprise de presse qui
devrait se faire un devoir de défendre un principe journalistique
aussi important que celui de la protection des sources.»
La journaliste estime «que la
défense de ce principe doit aller bien au-delà dune convention
collective. De plus, dit-elle, il faut rappeler quau moment de mon enquête
et de la parution de mon article, il ny avait pas de conflit de
travail» au Journal de Québec.»
Lattitude de Quebecor a dailleurs été dénoncée le 7 juin par la
Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).
Lundi soir, cependant, le porte-parole de Quebecor, Luc Lavoie, a
personnellement communiqué avec le président de la FPJQ, Alain
Gravel, et la directrice générale de Reporters sans frontières,
Émily Jacquard. Selon les propos rapportés par ces derniers, M.
Lavoie leur a expliqué être intervenu personnellement auprès de la
haute direction de Quebecor pour faire renverser la décision.
Il a affirmé à M. Gravel quil communiquerait avec le syndicat
mardi matin pour laviser.
Or, les officiers syndicaux nont reçu aucun appel de M. Lavoie,
hier. Et aucun avocat autre que celui mandaté par le syndicat ne
représentait Mme Gagnon devant la Commission des relations de
travail. Tout au plus, une avocate sest présentée en début
daprès-midi (Mme Gagnon a témoigné en matinée). Sans dire par qui
elle était mandatée, elle venait pour «Mme Murray, la journaliste.» Elle
sest fait répondre quelle sétait probablement trompée dendroit.
Est-ce à cela que faisait référence la direction du Journal de Québec dans un communiqué,
lundi, lorsquelle parlait daffirmations «fausses et mensongères»? Quelquun
a-t-il été floué lundi soir?
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