Québec se contente de voeux pieux pour le développement du transport en commun
7 mars 2006
Hier après-midi, des représentants de la FTQ,
du SCFP et du Syndicat des chauffeurs, opérateurs de métro et
employés des services connexes de la STM ont profité dune
rencontre avec le ministre des Transports, Michel Després, pour
plaider en faveur dune hausse significative du financement du
transport en commun. Pour les syndicats, la réponse est aussi
claire que décevante. Le ministre refuse dinvestir dans
lexploitation des réseaux et se contente de souhaiter que les
économies réalisées par les municipalités grâce au transfert par le
fédéral dune partie de la taxe sur lessence, soient réorientées
dans lexploitation du service de transport en commun. Les
syndicats soulignent que les responsables du transport en commun
attendent depuis plus de cinq ans une politique de financement
stable et durable. Selon eux, le gouvernement Charest refuse
dassumer ses responsabilités quant au maintien et au développement
du transport en commun au Québec.
«Depuis des années, nous savons que nos
réseaux de transport, principalement le volet exploitation,
souffrent dun manque de fonds chronique. À lheure de Kyoto et des
discours sur le développement durable, il est impératif dobtenir
une nouvelle politique de financement pour le transport en commun
au Québec. Même sil nous a donné bien peu despoir, nous avons dit
au ministre que nous souhaitons quil agisse rapidement en ce
sens», affirme Carole Denis, vice-présidente secteur transport
urbain du SCFP.
«Dès 1992, le gouvernement du Québec a transféré cette
responsabilité aux villes. Dans le seul cas de Montréal, cela
représente un manque à gagner de 750 millions de dollars. Il est
temps de renverser la vapeur et dinjecter les fonds nécessaires à
la mise en place de réseaux de transport plus adaptés aux besoins
des usagers. Sans argent neuf, le réseau risque de dépérir, et
encore moins de gens prendront le métro ou lautobus au
Québec», souligne Claude Benoît, président du SCFP 1983.
Pour le SCFP, si les gouvernements fixaient une norme de
contribution constante aux budgets des sociétés de transport, le
maintien et la croissance des activités de transport en commun
cesseraient dêtre soumis aux aléas de la politique municipale.
«À Montréal par exemple, les usagers font actuellement les frais
des chicanes entre les représentants de la Ville et ceux de lÉtat.
Cest déplorable! Le ministre Després a clairement indiqué quil ne
voulait pas payer pour les promesses électorales du maire Tremblay
et son tramway. Ces querelles de clocher ne profitent à personne et
freinent le développement de la métropole», de conclure Claude
Benoît.