Promesses gouvernementales non tenues et inaction patronale – la détresse perdure dans les CHSLD du Bas-Saint-Laurent
27 septembre 2022
Après avoir demandé en mai une rencontre urgente avec le ministre de la Santé puis participé à des séances de médiation, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) déplore un retour à la case départ quant à la situation désolante des CHSLD du Bas-Saint-Laurent.
À la rencontre du 15 juin entre les représentants du SCFP et Jonathan Valois, directeur de cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé, il avait été convenu de demeurer en contact régulier sur des séances de médiation entre le syndicat et la direction du CISSS du Bas-Saint-Laurent. Selon le SCFP, lors de ces séances tenues en juin 2022, la partie patronale a feint une ouverture pour essentiellement refuser de collaborer et chercher à gagner du temps. Quant au cabinet du ministre Dubé, il n’a pas respecté son engagement qui consistait à reprendre contact à la fin juin et à la fin août.
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent (SCFP 5007) dresse donc un constat d’échec complet des démarches, faute de suivi du gouvernement et de volonté de la direction du CISSS.
« En cette fin de septembre, quatre mois après notre cri du cœur au ministre, ça va de mal en pire dans les CHSLD. Au syndicat, nous sommes submergés par une vague de détresse de nos membres, qui ont des idées noires et démissionnent en grand nombre. Nous n’avons même pas vraiment le temps d’être en colère contre un employeur qui refuse de dialoguer, de collaborer avec nous pour sortir la région de l’impasse », de témoigner Johanne Campagna, présidente du SCFP 5007, qui représente environ 3500 travailleuses et travailleurs au CISSS-BSL.
« Nous avons tendu la main et participé en toute bonne foi au processus. Nous sommes forcés de conclure qu’il n’y avait pas de volonté réelle, pas d’intérêt sincère ni du côté de la direction du CISSS ni du côté du gouvernement. Par conséquent, nous avons pris la décision de mettre fin à toute forme de relations de travail normales, et ce, jusqu’à ce qu’il y ait un changement complet de philosophie chez nos vis-à-vis patronaux », de dire Sylvain Lirette, conseiller syndical au SCFP.
« Bref, pour le reste de 2022 puis en 2023, est-ce que la crise dans les CHSLD du Bas-Saint-Laurent va se résorber ou s’aggraver? Si la tendance se maintient, ce sera l’aggravation. Entre-temps, je peux vous garantir que nous sommes à des années-lumière de la notion d’« employeur de choix » dont le ministre Dubé fait la promotion », de conclure Sylvain Lirette, conseiller syndical au SCFP.
Rappelons que les séances de médiation portaient sur le litige d’application d’une lettre d’entente signée en décembre 2020 et visant la création de postes permanents pour stabiliser les équipes et la main-d’œuvre. Bien qu’il y ait eu depuis une réduction bienvenue du nombre de routes de travail par employé, l’application erronée de l’employeur en impose toujours un trop grand nombre, et les problèmes perdurent quant aux horaires différents et changeants. Ainsi, l’organisation du travail cause une instabilité accrue pour les bénéficiaires et les PAB.
On pouvait lire dans la lettre du 25 mai au ministre Dubé que « ce qui devait stabiliser les postes et assurer la continuité des soins a pris des allures de cauchemar. Au lieu de retenir les PAB, cela les fait fuir. Cette instabilité crée une spirale – horaires variables, changements de routes, démissions de PAB – qui résulte en une prestation des soins indigne. La clientèle, dont je n’ai pas besoin de vous rappeler la vulnérabilité, en subit donc les contrecoups. »
Comptant plus de 125 000 membres au Québec, le SCFP représente près de 30 000 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec.