«La Chambre des communes doit voter pour l’équité et la paix sociale» – Ken Georgetti et Henri Massé
21 mars 2007
À quelques heures du vote décisif en troisième
lecture sur le projet de loi C-257 (mesures anti-briseurs de
grève), les chefs des plus grandes centrales syndicales du Canada
et du Québec sont à Ottawa pour rencontrer des députés afin de leur
rappeler que rien na changé depuis octobre dernier, quand une
majorité de 167 députés ont approuvé le projet de loi C-257 en
deuxième lecture.
Ce projet de loi rendra illégale lembauche de personnel de
remplacement pendant un lock-out ou une grève. Des lois à cet effet
sont déjà en vigueur au Québec (depuis 1977) et en
Colombie-Britannique (depuis 1993).
Équilibre et justice dans les relations de travail
«Nous exhortons les députés à se ranger fermement du côté de
l’équilibre et de la justice en votant oui ce soir sur le projet
de loi C-257. Ce sont ces valeurs qui doivent guider toutes bonnes
relations de travail.» C’est le message que le président de la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Henri
Massé, et le président du Congrès du travail du Canada (CTC), Ken
Georgetti, ont livré aux députés.
Des arguments irrationnels et sans rapport
avec le problème
«Il sagit là dune question de respect fondamental pour les
travailleurs et les travailleuses, mais également dun gage
d’équité et d’équilibre dans les relations de travail sous
juridiction fédérale», a expliqué M. Georgetti.
«Depuis le mois doctobre à Ottawa, les lobbyistes du monde des
affaires ont monté une telle campagne de peur que beaucoup de
députés en sont à douter de leur soutien à ce projet de loi.
Pourtant, les arguments avancés par ces lobbyistes contre le projet
de loi sont souvent irrationnels et sans aucun rapport avec le
problème des briseurs de grève», a ajouté M. Georgetti.
Une loi qui a civilisé les relations du travail au Québec
Henri Massé souligne pour sa part que «des dispositions
semblables ont force de loi au Québec depuis une trentaine dannées
et que, malgré des prédictions apocalyptiques au début, la paix
sociale sest nettement améliorée. Il ny a jamais eu de fermeture
dentreprises en raison dune grève».
« Depuis trente ans, les gouvernements ont changé, le leadership a
changé dans le monde syndical et dans les milieux des affaires, et
pourtant il ny a jamais eu de remise en cause sérieuse de la loi
anti-briseurs de grève : la loi anti-briseurs de grève a civilisé
les relations de travail, a réduit le nombre de conflits ainsi que
leur durée. Tous, travailleurs comme employeurs, y gagnent au
change», a indiqué le président de la FTQ.
Résister aux lobbys
La FTQ sadresse particulièrement aux députés libéraux, et au seul
député conservateur du Québec qui ont voté en faveur de la loi.
«Vous avez déjà eu le courage de voter en faveur de la loi
anti-briseurs de grève en deuxième lecture. Vous vous devez de
résister aux lobbys qui prédisent pratiquement la fin du monde si
la loi était adoptée en troisième lecture», a poursuivi M.
Massé.
Une seule catégorie de travailleurs
«Au Québec, maintenant, et cest vrai aussi en
Colombie-Britannique, si on travaille sous le Code canadien du
travail, on a moins de protection que la majorité des travailleurs
et des travailleuses qui sont régis par les lois provinciales.
Ladoption de ce projet de loi corrigerait cette situation injuste.
Il ne doit pas y avoir deux catégories de travailleurs au
Canada», ont conclu MM. Massé et Georgetti.
Le 25 octobre dernier, à loccasion du vote en deuxième lecture,
167 voix ont été exprimées en faveur du projet de loi et 101 sy
sont opposées. Le mouvement syndical souhaite toujours un vote
libre en troisième lecture.