Projet de loi 61 : attaque contre nos institutions collectives
11 juin 2020
En marge de la commission parlementaire sur le projet de loi 61 qui a pris fin hier, le SCFP rappelle au premier ministre François Legault sa propre mise en garde à la suite de la commission Charbonneau : « La transparence est une condition préalable afin que les Québécois retrouvent la confiance dans leurs institutions ». C’est précisément à cette confiance que le projet de loi 61 s’attaque.
Depuis la mi-mars, les Québécoises et Québécois ont été disciplinés, soucieux de respecter les consignes sanitaires pour le bien de la population. De la même façon, ces personnes ne sont pas prêtes à laisser tomber les procédures mises en place pour veiller sur nos institutions collectives. La nécessaire relance du Québec ne peut justifier un relâchement des mesures pour les protéger.
« C’est bien beau remettre l’économie en marche et entreprendre des chantiers à la grandeur du Québec, mais il ne faut pas le faire en bafouant les droits des citoyens, en court-circuitant les mécanismes établis sans assurer une surveillance des projets lancés », a décrié Benoit Bouchard, président du SCFP-Québec. « De plus, on veut y aller à la va-vite avec le privé, tandis qu’il y de grands pans du secteur public qui ont des besoins criants de financement, mentionnons seulement la santé, l’éducation, les municipalités et le transport en commun. »
Le projet de loi 61 met de côté les systèmes qui contrôlent l’attribution de contrats publics en accélérant les processus décisionnels et en facilitant les expropriations. Le gouvernement Legault démontre ainsi qu’il se place au-dessus des lois. « Ce que la CAQ nous dit, c’est : croyez-nous, nous sommes différents, nous ne permettrons pas les mêmes abus que par le passé. C’est le genre d’attitude qui augmente le cynisme de la population envers les institutions gouvernementales », a poursuivi Benoit Bouchard.
Le Québec a besoin d’une relance, mais l’utilisation des fonds publics exige une approche responsable et transparente. Tout gouvernement doit être imputable et, malheureusement, le projet de loi 61 ne l’assure aucunement.
Le SCFP-Québec appuie entièrement les propos de Daniel Boyer, président de la FTQ, qui a affirmé en commission parlementaire que ce projet de loi nous expose à un risque de dérive antidémocratique.