La FTQ déplore la décision unilatérale du gouvernement
7 février 2011
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ) ne peut que déplorer le geste
unilatéral du gouvernement, qui, lors de son dernier budget, a
annoncé labolition dorganismes consultatifs et administratifs ou
leur intégration à différents ministères sans autre préavis, tels
le Conseil consultatif du travail et de la main-duvre, le Conseil
de la famille et de lenfance, le Conseil des aînés, le Conseil des
relations interculturelles, le Conseil permanent de la jeunesse, le
Conseil des services essentiels et la Commission de léquité
salariale.
«Bien que nous soyons ouverts au
principe de réévaluation périodique des organismes financés par
lÉtat, nous croyons cependant que les seules considérations
financières ne peuvent justifier la décision d’abolir tous ces
organismes, sans aucune distinction, sans analyse spécifique de
leur utilité et sans consultation préalable de ces organismes et
des groupes qui participent aux débats sociaux qu’ils suscitent.
Les organismes consultatifs sont des structures qui, avec d’autres,
soutiennent la participation concrète de la société civile à la
démocratie», a déclaré Jean-Pierre Ouellet, vice-président
de la FTQ et président par intérim du Syndicat québécois des
employés et employées de service.
Des lieux de
réflexion essentiels
À la FTQ, nos comités internes, qui regroupent des représentants et
des représentantes de l’ensemble de nos syndicats affiliés,
notamment les comités sur les personnes immigrantes, la condition
féminine ou les jeunes, ont pris position fermement en faveur du
maintien de lieux de réflexion indépendants pour conseiller le
gouvernement, ces lieux devenant un éventuel carrefour d’idées et
de débats auxquels ils peuvent participer. «Nous croyons ainsi que les organismes
consultatifs doivent pouvoir exercer leur rôle-conseil avec
indépendance, émettre des avis ou organiser des activités sur des
sujets qui ne sont pas définis par le gouvernement. Cest ce qui
est prévu dans le projet de loi pour le Conseil consultatif du
travail et de la main-duvre qui conserve ses pouvoirs même sil
est intégré au ministère. Les syndicats et le patronat lont
négocié avec le gouvernement. Nous demandons que celui-ci retarde
sa décision le temps de négocier avec les organismes existants.
Nous demandons également au gouvernement un moratoire sur
labolition dorganismes consultatifs, le temps de consulter et de
bien définir les mandats de ces organismes», a ajouté
Monique Côté, vice-présidente de la FTQ et présidente du syndicat
des cols blancs de Montréal.
La Commission de léquité
salariale doit rester
«Le premier principe qui doit
guider le gouvernement dans sa décision d’abolir un organisme
administratif est d’abord et avant tout son efficacité dans
l’application des lois concernées. En ce qui a trait à la
Commission de léquité salariale, nous sommes en complet désaccord
avec le gouvernement qui veut labolir. Le Conseil est toujours
aussi pertinent, dautant plus quil reste un travail colossal à
accomplir dans ce domaine. Nous sommes encore loin de léquité
entre les hommes et les femmes. Comme lintention du gouvernement
est dintégrer la Commission de léquité salariale à la Commission
des normes du travail, il faut sinquiéter du partage des coûts et
des ressources entre les deux missions. Ce qui est en jeu, cest
lapplication concrète dun droit fondamental. Les 200,000 femmes
de la FTQ et les femmes du Québec ont raison de salarmer»,
a ajouté madame Côté.
En bref et clairement, la FTQ réclame le retrait complet de cette
section du projet de loi sur la Commission de léquité salariale.
Le Conseil des services
essentiels
En ce qui concerne le Conseil des services essentiels, la FTQ
exprime des réticences quant à lintégration de cet organisme au
sein de la Commission des relations du travail. «Il faut se méfier du mélange des genres. Il
nous semble que les missions de ces deux organismes sont
suffisamment différentes pour inciter le législateur à la plus
grande prudence. À notre avis, cela ne peut que créer de la
confusion. Au Conseil des services essentiels, la protection du
public prime alors qu’à la Commission des relations du travail,
c’est celle du droit des travailleurs et des travailleuses. Si le
gouvernement veut aller de lavant, nous lui demandons de retirer
toutes les modifications qui vont au-delà de lintégration»,
a conclu Jean-Pierre Ouellet.