Un procès inquiétant pour le système public de santé au Québec et au Canada
7 septembre 2016
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) va suivre de près le procès qui s’est ouvert hier entre le gouvernement de la Colombie-Britannique et Brian Day. Ce dernier conteste la constitutionnalité de la loi provinciale sur la santé devant la Cour suprême de Colombie-Britannique. Son objectif est de permettre aux patients de payer pour obtenir au privé des soins couverts par le régime public d’assurance maladie de la province.
Il est fort possible que cette cause aboutisse à la Cour suprême du Canada et finisse par mettre en cause la Loi canadienne sur la santé, qui est le pilier de l’assurance maladie publique partout au Canada.
Inquiet de cette menace à l’accessibilité et au caractère public du système de santé, le Conseil provincial des affaires sociales (CPAS) du SCFP a remis 5000$ au fonds de défense des Médecins canadiens pour le régime public et de la Coalition pour la santé de la Colombie-Britannique. Ces deux organismes sont reconnus comme intervenants dans le procès. Ils démontreront que la privatisation diminue l’accès aux soins pour la majorité de la population.
«En résumé, ce procès est semblable à l’affaire Chaoulli. Brian Day réclame que les compagnies privées d’assurances puissent couvrir ce qui relève actuellement du régime public. Il demande aussi que les médecins puissent fixer le prix des soins et des services pour ensuite le facturer aux patients. C’est une autre tentative très inquiétante de démolition du système de santé canadien, pour aller vers un modèle à l’américaine, très inégalitaire», de déplorer Pierre Soucy, président du CPAS.
«Une grande majorité de la population canadienne appuie les principes d’un système de santé public, universel, accessible et gratuit. Maintenant, les partisans de la privatisation tentent de passer par les tribunaux pour saper les fondements de notre système public. C’est inacceptable. Nous savons déjà que davantage de privatisation ne ferait qu’accroître les listes d’attente, en détournant le personnel et les ressources qui sont présentement dans le système public», a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock.
Comptant plus de 110,000 membres au Québec, le SCFP représente environ 20,000 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants: les communications, l’éducation, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et urbain, ainsi que le secteur mixte.