Pour une assurance-autonomie réellement pour tous
31 mai 2013
La Coalition solidarité santé espère que le
dépôt par le ministre Hébert dun livre blanc sur la création dune
assurance autonomie permettra un réel débat sur des enjeux
fondamentaux dans notre société, et sur limportance de notre
système public de services sociaux et de santé comme moyen central
de mieux-être.
Rappelons dabord que la Coalition réclame depuis le virage
ambulatoire du ministre Rochon des investissements importants dans
les soins et services à domicile. Cette réforme du milieu des
années 1990, a plutôt signifié une sortie rapide des patients de
lhôpital pour appliquer des compressions budgétaires dans les
soins et services qui devaient les accompagner à domicile.
Cest également pourquoi la Coalition craint quencore une fois, le
gouvernement ne profite dune nouvelle grande réorientation du
système public pour mêler les cartes et poursuivre des objectifs
autres que socio-sanitaires. Va-t-on rogner sur la qualité des
services et la sécurité des personnes pour économiser? Par exemple,
le livre blanc fait allusion aux services dassistance aux
Activités de la Vie quotidienne (AVQ –Les Activités de la vie quotidienne
(AVQ) sont des activités de base qui demandent, pour être
accomplies, laide dune tierce personne (se laver, shabiller,
manger, etc.); en comparaison aux activités courantes de la vie
domestique (AVD), comme faire le ménage, préparer les repas, faire
ses courses, prendre ses médicaments, etc. ) qui
seraient offerts «principalement
par les entreprises déconomie sociale en aide domestique (EESAD)
ou par des organismes privés (RPA) et, sur une base dexception
pour des cas particuliers, par le CSSS» (p.25). Or, ces
services, qui se rapprochent des soins et qui demandent une
formation adéquate, doivent être rendus par du personnel formé et
qualifié par les CSSS et non exceptionnellement par des auxiliaires
familiales et sociales. Le Livre blanc propose donc un recul très
clair quant à la gratuité des services daide à la personne
actuellement offerts par les CSSS. Une épée de Damoclès pèse
également sur les services gratuits actuellement offerts aux
personnes handicapées en ouvrant la porte à de « possibles »
contributions financières.
«Lobjectif de cette nouvelle politique ne doit pas être de
tarifer, déconomiser et de privatiser, mais de desservir
efficacement les personnes», de dire Jacques Fournier,
porte-parole de la Coalition dans ce dossier.
Puisque que le Ministre écrit lui-même que «ce projet profitera à lensemble de la
société», la Coalition considère que son financement ne doit
pas être le fait de tarifications existantes ou nouvelles, mais
relever tant des individus que des entreprises, comme en France et
en Allemagne, et que le meilleur moyen pour cela est et demeure le
recours à des impôts progressifs, comme en Suède et au Danemark.
Bien dautres questions inquiètent la Coalition qui se promet
dêtre, en commission parlementaire à lautomne, le chien de garde
du maintien des droits de la population à des services de santé
publics de qualité, universels et accessibles.
À propos de
la Coalition solidarité santé
La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine
d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis
sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la
défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population
québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes
et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité,
l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de
santé et des services sociaux.