Pour un traitement plus humain des accidentés du travail
22 février 2006
«Non seulement il serait important
daugmenter le nombre de médecins appelés à donner leur avis au
Bureau dévaluation médicale (BEM) de la CSST, mais encore
faudrait-il mieux les former sur le contexte de la Loi sur les
accidents de travail et les maladies professionnelles (LATMP) et
sur les conséquences de leur avis sur les accidentés», a
indiqué le président de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ), M. Henri Massé, à loccasion de
consultations tenues à Québec aujourdhui sur lévaluation du BEM.
Un maximum de 400 dossiers par médecin
«Les médecins devraient traiter un maximum de 400 dossiers (le
BEM traite quelque 11 000 demandes dexpertises par année), selon
les objectifs définis par Québec, ce qui permettrait un traitement
plus humain des personnes évaluées. Ça pourrait permettre également
de conscientiser les médecins sur la situation souvent précaire des
personnes qui se présentent devant eux», a ajouté M. Massé.
Une loi créée pour les travailleurs
«Il ne faut pas perdre de vue que la Loi (LATMP) a été créée
pour les travailleurs. Elle doit sappliquer dans cet esprit et non
pour créer une machine déshumanisée. Dans cette optique, la FTQ
demande quon augmente les ressources et le nombre de médecins au
BEM, quon cesse la multiplication des expertises et contr-
expertises, quon ne tolère plus les examens faits de façon
expéditive, souvent en moins de cinq minutes», a repris Henri
Massé.
Le bénéfice du doute au travailleur accidenté
La direction du BEM semble davantage préoccupée par sa machine que
par la condition des travailleurs. La FTQ déplore le fait quune
fois dans cette machine, les travailleurs accidentés sont traités
comme des numéros, ballottés dun bureau à lautre sans égard à
leur condition. Leurs dossiers y sont judiciarisés à tort, ce qui
est contraire à la lettre et à lesprit de la loi.
La FTQ rappelle dans sa présentation quelle ne prône pas
labolition du BEM, mais la centrale estime quun solide coup de
barre doit être donné. «Il doit y avoir un changement radical
dattitude pour assurer un fonctionnement du BEM plus adéquat,
moins expéditif et plus humain. On doit y donner le bénéfice du
doute au travailleur accidenté», a conclu le président de la
FTQ.