Pour les 40 ans du réseau, la Coalition-Cégeps exige 40% du financement de l’enseignement supérieur
16 mars 2007
Alors qu’il s’apprête à fêter ses quarante ans
à l’automne 2007, le réseau des cégeps est toujours aux prises avec
d’importantes insuffisances financières qui compromettent la
réalisation de sa mission dans toutes les régions du Québec. Dans
le contexte de la compagne électorale et devant l’imminence du
budget fédéral, la perspective d’un réinvestissement pourra certes
contribuer à améliorer la situation. Encore faudra-t-il que les
cégeps soient financés à la hauteur de leurs besoins réels, ce que,
à l’évidence, les programmes des différents partis politiques
négligent. Pour cela, la Coalition-Cégeps exige des différents
partis politiques qu’ils s’engagent, advenant leur accession au
pouvoir, à injecter dans le réseau des cégeps 40% de tout
réinvestissement en enseignement supérieur.
Cette proportion n’est pas le fruit du hasard.
Avec plus de 150 000 étudiantes et étudiants, le réseau des cégeps,
porte d’entrée des études supérieures, regroupe 40% de l’ensemble
des inscriptions à l’enseignement postsecondaire. Avec un budget de
1,6 milliard de dollars, le réseau des cégeps recueille 40% du
budget québécois consacré à l’enseignement supérieur. Sans grande
surprise, on constatera que la part des budgets de l’enseignement
postsecondaire dévolue historiquement au réseau des cégeps a
toujours été de 40%. Pourquoi alors craindre que la situation ne
change?
C’est que dans les faits, elle a déjà changé ! Dans une annonce de
réinvestissement en enseignement supérieur en décembre dernier, le
gouvernement Charest ne réservait que 25% des sommes réinvesties à
l’ordre collégial. Depuis le début de la campagne électorale, les
partis politiques, qui se sont engagés à réinvestir dans
l’enseignement supérieur, négligent de clarifier leurs intentions
envers les cégeps. De fait, c’est d’un décodeur dont nous aurons
besoin pour décrypter, dans les annonces de réinvestissement, la
part qui irait au réseau des cégeps, qui serait de l’argent frais
et, enfin, qui serait calculée sur une base annuelle récurrente. De
même, les différents partis politiques sont tout aussi silencieux
sur les choix qu’ils entendent privilégier pour assurer le maintien
et le développement du réseau des cégeps. Pourtant, l’urgence
d’assurer l’avenir des cégeps commande des engagements clairs et
résolus.
Non seulement le réseau des cégeps a-t-il souffert d’importantes
coupes budgétaires dans les années 1990, mais il a également vu en
grande partie s’évanouir l’indexation de ses budgets. En plus de
restreindre le développement des cégeps et d’hypothéquer
sérieusement leur fonctionnement, l’austérité financière a conduit
les établissements à multiplier les frais afférents pour les
étudiantes et étudiants, remettant ainsi en cause la gratuité
scolaire et l’accessibilité aux études supérieures. Dans les faits,
les carences du financement ont conduit les cégeps à surcharger les
enseignantes et enseignants, à ne pas remplacer du personnel et à
réduire les services professionnels et de soutien. C’est également
dans ce contexte que la diversité des programmes offerts risque
d’être diminuée dans plusieurs régions du Québec à la suite des
« efforts de rationalisation » dictés par les impératifs budgétaires
sans égard aux conséquences sur l’universalité et l’accessibilité.
Pour faire face aux multiples nouveaux besoins dans les cégeps,
comme pour assurer l’accessibilité à des programmes de qualité sur
l’ensemble du territoire québécois, les organisations membres de la
Coalition-Cégeps enjoignent les partis politiques de s’engager à
investir à la hauteur des besoins en enseignement supérieur et de
clairement établir à 40% la part dévolue au réseau des cégeps.