Pour le syndicat, l’annonce faite ce matin par la direction du CRDI n’est qu’une «opération de relations publiques»
27 février 2006
Le syndicat des employés est très déçu de
constater que le directeur général par intérim du Centre de
réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI) de Québec affirme
une chose le vendredi après-midi et en annonce une autre le lundi
matin. Pour le syndicat, la direction du CRDI a tenté ce matin une
opération de relations publiques pour masquer les problèmes de
violence qui se déroulent à lintérieur des ses murs.
«La direction du CRDI louvoie constamment, commente Brigitte
Fortier, avocate et conseillère syndicale des employés du CRDI,
affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ).
Vendredi après-midi, le directeur général par intérim nous a
fait part de son idée. Il nous a invités à lui soumettre des noms
de spécialistes afin que les deux parties, syndicat et employeur,
déterminent dun commun accord le choix de cet expert. Or,
aujourdhui lundi, il annonce quil a procédé lui-même au choix de
lexpert. Jespère que le directeur nous laissait un peu plus que
deux heures pour lui faire des suggestions», ironise-t-elle.
Un examen impartial de la situation
Le syndicat nest pas opposé à ce quun expert examine la situation
au CRDI et quil fasse des recommandations aux parties.
Précisons que le syndicat des employés ne porte aucun jugement sur
la compétence et la valeur de lexpert que lemployeur a choisi.
Mais, en ce moment, lemployeur seul a choisi cet expert et
déterminé son mandat. «Pour quun processus soit crédible, il ne
peut pas venir dune seule partie, fait valoir Brigitte
Fortier. Quand la ministre Delisle a demandé que lemployeur
sassoit avec le syndicat, je ne pense pas quelle ait suggéré que
lemployeur impose son choix au syndicat.»
Rappel des événements passés
Le 5 janvier, une agression au couteau survenait entre deux
bénéficiaires. La bénéficiaire agressée est décédée le 14 février.
Au lendemain de lagression, tout en déplorant la situation, la
direction du CRDI a alors affirmé que le geste était
«imprévisible». Le 1er février, lors dune rencontre de
presse, le syndicat des employés du CRDI de Québec dénonçait le
climat de violence qui règne dans leur établissement. Au caractère
«imprévisible» de lagression, les représentants syndicaux
opposaient le relevé des 293 agressions subies par les employés
pour la seule année 2005. Du 1er janvier au 21 février, le syndicat
a relevé 89 nouvelles agressions.
Rappel de la position du syndicat
Le syndicat des employés du CRDI ne remet pas en cause tous les
bénéfices que la désinstitutionnalisation procure à une majorité de
bénéficiaires qui ont droit à leur place dans la société.
Toutefois, il dénonce les excès de cette même désins, cest-à-dire
lacharnement que lon met à Québec à vouloir réinsérer des
personnes qui, à lévidence, ne devraient pas lêtre.
Pour les syndiqués, il sagit dabord et avant tout dune question
de sécurité, sécurité des usagers eux-mêmes, des employés, des
autres intervenants mais également du public en général.
Le CRDI de Québec
Le CRDI de Québec est né en 2001 de la fusion du Centre de
réadaptation La Triade et des Services Barbara-Rourke. Par
lentremise de ses employés, il a pour mission doffrir des
services dadaptation, de réadaptation et dintégration sociale aux
personnes atteintes de déficience intellectuelle ou de troubles
envahissants de développement (comme lautisme). Les services du
CRDI sont offerts à la communauté dans la famille de lusager, dans
des résidences dhébergement, ou par des ressources de type
familial, intermédiaire ou dassistance continue.
Règle générale, les résidences dassistance continue (RAC) du CRDI
hébergent jusquà sept usagers qui requièrent des soins continus
compte tenu de leurs problèmes de comportements. Le personnel de
ces résidences est constitué principalement dintervenants en
milieu résidentiel qui cumulent en bonne partie les attributions
des préposés aux bénéficiaires et celles des auxiliaires familiaux.
Chaque RAC doit compter sur la présence dau moins un intervenant
sept jours sur sept et 24 heures sur 24. Le travail de ces
intervenants est divisé en trois quarts, le jour, le soir et la
nuit.